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Ne pas se laisser pétrifier par la neige qui tombe lentement chaque jour…

Mois

août 2017

Un nouveau livre choral…

Années 50 à 70… Les nôtres…Alors nous les avons racontées. En fond: Bouc Bel Air qui change en même temps que nous.

Réservez l’ouvrage. Il sera disponible dès novembre…

Aujourd’hui la couverture, demain la…

À suivre

couverture seule A5

 

Alors, je suis sortie du troupeau…

Un 15 août différent, pas encore chaud, plus si chaud. Musique!

La Roque d’Anthéron et ses formations en résidence. Rachmanivov*, une élégie de jeunesse, puis Ravel, un trio en 4 mouvements. Deux formations; jeunes musiciens, très jeunes, vivifiants .

On s’est assis librement , sans numérotage, sans argent, sans commentaires redondants; on s’est assis là, une heure, la onzième du matin. Le grand troupeau était loin; restaient des brebis égarées comme moi, d’un certain âge; même tête chenue , même reliquat d’une ancienne teinture, même dégaine, même démarche qui se courbe déjà; la soixantaine large; deux cents? plus? Assis là sous les platanes, entre ombre et soleil d’août; une cigale perdue qui croit que c’est son tour au milieu d’un mouvement lent et poignant.

Je suis cette brebis qui observe, non les fesses de celles de devant ( d’ailleurs pensent-elles à ça , les brebis?), mais les corps déjà affaissés, une image de demain.  Rachma* qui n’a que vingt ans, a la sensation que 15 août ou pas, c’est l’inévitable. On écoute , recueillis dans  ce moment qui enfle et qui fait du bien, loin du troupeau, du sable, du soleil, des cris, des routes. La cigale reprend, hésitante se demandant si elle doit se retirer ou participer à la révérence. Viens,  reste, tu n’en as plus pour longtemps, toi non plus….

Drôles d’oiseaux…la suite

Drôles d’oiseaux, en effet…

On les observe, les suit, puis les adopte,

Les oiseaux. À l’agachon, à la campagne.

Passereau ou gabian, chacun vient et coopte,

L’un respectant l’autre, avant que la mort gagne.

Ils gonflent le poitrail, plastronnent puis s’abattent.

Se sachant dérisoires, ils voient leur temps compté,

Ils vivent de si peu… L’homme, lui, est satrape.

Couill’ de mite, pine d’oie, il s’impose indompté

Et s’agite, cherche appui, écrasant ce qui vit,

Fier de lui, si content quand il est tout petit,

Persona non grata, à la voix de fausset…

On le sait intrigant, quêtant la moindre miette…

Il la prend, la fait sienne, quand ce n’est que merdette,

En chose infime-infâme, roupie de sansonnet…

Envoi

Petits oiseaux du ciel, rentrez vite ! Ici, trop de bassesses…

Mais, en route, donnez aux étriqués, trois coups de bec aux fesses !

 

Élisabeth Groelly.

 

 

 

 

Drôles d’oiseaux…suite

 

 

Il a posé sur moi un regard délavé… lessivé, j’ai pensé.

S’y dessinaient mille abandons, d’infimes lâchetés, de tristes trahisons.

Il dévoilait, ce regard, toute l’impuissance et toute la désespérance du monde.

Il a posé sur moi un regard délavé, a porté sa main à mon épaule, amicalement mais lourdement, en appui, en soutien, et il a murmuré :

«  Quand je regarde les hommes… »

Puis il s’est tu… À quoi bon continuer ? Il n’est jamais besoin de mots pour dire l’essentiel ; le fil ténu de l’émotion se rompt aux engrenages de la phrase et la beauté se froisse à se livrer sur la page, aussi bienveillante, aussi attentive soit-elle.

Puis il s’est tu et… et il s’est envolé, je veux dire son regard. Il s’est animé soudain – non, animé n’est pas le mot exact – plus précisément il s’est ré enchanté, a retrouvé, l’espace d’un instant, l’éclat de l’innocence tandis qu’il fixait un point derrière moi, au-dessus de ma tête. J’ai ressenti comme une gêne à être là, en hypothétique obstacle, mais il m’avait oublié. Il n’a pas souri, non, ça, il ne savait plus, mais il y a eu sur son visage une ondée de bonheur, fraîche, simple, primaire, infiniment touchante.

Son regard toujours planté au ciel, il a dit  – doucement, car il se parlait à lui-même, et je n’existais plus – simplement il a dit :

«  Heureusement, il y a les oiseaux. »

Puis à regret, en souffrance, il a regagné la terre, a repris conscience de ma présence. C’était douloureux bien sûr, il a essayé de ne pas le montrer, mais son regard l’a trahi. Un regard délavé… lessivé, j’ai pensé.

 

Christian Duneau.

 

Garde-toi passereau!

Drôles d’oiseaux…Hier c’était Agnès Blasquez, aujourd’hui Élisabeth…

Pour qui ne l’a jamais vu ou à peine entendu, quand il s’est posé, le passereau au rictus qui tombe, n’est qu’un volatile parmi les autres ; pourtant, la bête, de bonnes proportions, que l’on frôle ici n’est pas celle que l’on croit puisque justement, on ne le connaît pas, l’oiseau. Libéré des contraintes du Créateur qui l’a fait fragile un jour, il nous salue, révérencieux et finalement solide, remerciant   l’homme qui l’a sculpté oiseau de scène, le geai.

Il a appartenu de près à Pierre* qui l’a pensé, conçu, modelé, limé, coloré et surtout caressé de ses gestes acharnés, mais doux de sculpteur. Un temps…

Puis le moment est venu où l’oiseau fut là. Tête baissée, bec actif sur lit de glands, préparant l’avenir. Quand exactement l’un a lâché l’autre et le second quitté le premier ?

Ou bien encore, lequel en a eu assez de dominer ou d’être dominé ? Lequel ?…

Le geai se moque bien désormais, qu’il soit de chair ou de fer, de ce qui passe par notre tête d’homme. Il a sa vie à lui, faite de solitude, d’observation, d’écoute fine. Pas un instant, il ne fera attention à la main de l’autre, car l’oiseau des chênes est indépendant. Le Créateur aussi. Non ! Plus celui d’en haut. Celui-là, on le connaît si peu…Non, c’est de l’autre, du sculpteur dont on parle. C’est lui qui a eu envie de lui accorder cette belle indifférence mais de lui faire baisser dans le même temps le toupet de sa huppe arrogante, de le réduire à sa seule pitance du sol, de l’étiqueter GEAI DES CHÊNES. Ad vitam aeternam. L’oiseau s’en moque désormais et l’artiste est déjà passé à autre chose.

Liberté de l’un à privilégier le volatile le temps de la création ; liberté de l’autre de s’en détacher et de faire rêver désormais celui qui le regardera…

Celui-là pensera au geai du jardin de l’été, à son cri de colère lancinant et rauque, mais aussi à ses fantaisies d’imitateur ; car il sait écouter, le geai ; se moquer même, en reproduisant, plutôt bien d’ailleurs, les voix de la forêt.

L’observateur se souviendra du vieil Elzéard de Giono, l’homme qui plantait des arbres, car, comme lui, l’oiseau récolte, cache, thésaurise, engrange, puis plante. Des centaines et des centaines de glands qu’il enfouit partout, pour prévoir. Quand il les prend et les transporte dans son goître, il les prépare, déjà goulu, puis les dépose. Il se fait bâtisseur ensuite, balisant les lieux de cailloux et d’autant de signes de reconnaissance pour le futur qui vient. Dans l’indépendance la plus osée, au nez de l’autre qui l’observe encore un peu, le temps compté qui est le sien.

Le passant vient vers lui, vérifier que Pierre, l’homme qui le fit, a bien soigné sa moustache noire, le bleu des rémiges, le duvet rose-joues de petite fille qu’il arbore au-dessus et cache au dessous. Liberté surveillée du sculpteur, l’espace de sa création.

L’artiste est homme, sérieux un temps, puis voletant à son tour vers d’autres créatures, diverses créations…

Les deux s’ignoreront, puis ils se rencontreront à nouveau, contents en somme de s’être connus.

Riches du chemin fait ensemble. Celui de la création. De l’échange.

  • Pierre Cappuccio, le sculpteur d’oiseaux

Drôles d’oiseaux…

Cela a démarré chez Pierre, notre ami sculpteur à Calas; dans son jardin, les oiseaux du ciel, les siens et ceux de la terre, nous autres,  étaient réunis. Pour se parler. Alors nous avons commencé à les observer, ces drôles d’oiseaux; ils écoutaient , nous écrivions…Voilà…

À toi, Agnès!

L’artiste et les oiseaux

Les cent yeux d’Argos s’ouvrant sur le monde ; le paon fait la roue, et le regard de l’artiste se pose sur la vie. En un battement d’aile, la distance est franchie. Envolée la lourdeur du fer ; un engrenage bat, vibre tel un cœur sautillant de nuage en nuage ; une pince se courbe et les mots du poète voyagent au gré des vents. L’acier se tord et devient plume. Icare a rêvé cette liberté pour fuir sa prison.

Toi l’artiste, fuyant une terre devenue folle, tu plies, tu soudes le métal et tu ajoutes en partage une révolte, une réflexion poétique, mais néanmoins cruciale, sur L’avenir.

….à suivre, demain…

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