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Ne pas se laisser pétrifier par la neige qui tombe lentement chaque jour…

Mois

mars 2021

Oublier la mémoire… De la Commune

On dit que l’âge d’un homme c’est entre 80 et 90 ans environ; puis on enterre celui-ci, ou on le brûle puis on l’ oublie… La mémoire, c’est ça, ce petit exercice qui ne s’exerce plus. Ainsi la Commune…

Quoique… Je viens de découvrir qu’il en est, par chez moi, qui aiment à se rappeler avec persistance jusqu’à en faire un livret, qu’il y a 150 ans, gouvernait un monsieur Thiers Adolphe (que j’ai la tristesse immense de trouver dans ma généalogie) qui a sa rue dans ma commune:BOUC-BEL-AIR ( avec tirets s’il-vous-plaît depuis que l’a signé Fallières en 1907!)

Bref, Thiers né à Bouc, pas né à Bouc ( la différence, dites-moi?); et parler de lui juste cette année, quelle outrecuidance!

J’ai trouvé dans la cave de mon grand-père le prix du certificat d’études de celui-ci daté de 1902. Sérieux et tout, le bouquin avec l’estampille de l’Éducation Nationale ( vous remarquerez que je mets des majuscules car j’ai servi la grande dame laïque plus de 40 ans); le livre s’intitule Paris sous les obus. 17 septembre 1870-3 mars 1871, d’un certain A.J Dalsème, daté du 1er mars 1898. Tout frais en somme, 27 ans après la commune et relatant des faits qui se sont déroulés juste 17 jours avant la Commune de Paris= intéressant, cet éclairage sur les tergiversations pour une armistice que la Commune ne pardonnera pas!

La Commune de Paris, commencée un 18 mars, fut génératrice de tant de choses bonnes, la laïcité, les lois d’égalité, le féminisme… Elle fut écrasée( on veut l’ignorer ou quoi?) fin mai1871, par le président de la république, Adolphe Thiers, qui envoya la troupe; rien que ça, le sang versé . Ça s’oublie des choses pareilles? Adolphe Thiers, il mérite un livre?

(Extrait du Télérama ci-dessous.)

C’est cela la mémoire. Perso, rien à faire que le sieur Thiers soit né dans mon village. La gloriole, pas mon truc; le respect de l’homme, oui! Mais sûrement pas de celui -là!

Dans notre France , on passe son temps à occulter l’évidence. Il y a de ces détails énormes de l’histoire qui restent en travers du souvenir, comme ces garces d’arêtes de rascasse, dans la gorge… Je ramone, moi?

Une voix…

Un 28 mars, comme celui qui vient, une femme s’est acheminée vers la rivière en crue, des pierres plein les poches. C’était il ya 80 ans, Virginia Woolf. Elle avait 59 ans.

Une oeuvre qui se lit toute une vie, comme celle de Proust; à petites gorgées.

La dame était singulière , atteinte de démons variés et agressée par la bi-polarité. On la perçoit bourgeoise, éthérée, mais, alors, c’est qu’on n’a pas lu ses livres. La traversée des apparences, une pièce à soi, Mrs Dalloway, la promenade au phare…et tant d’autres. Qui disent sa colère sur l’inégalité ou sur la guerre qui est là avec le Blitz.

Née en 1882 dans une Angleterre rigide ( règne de la reine Victoria), elle est touchée par les morts successives qui la déstabilisent jeune, la mère , le père, la soeur, le frère… La mort la hante. Il y a aussi ce que l’on sait dire aujourd’hui, l’atteinte dans son corps de 7 ans portée par un plus grand de la famille… Et ce sentiment de dualité permanent… Homme, femme, les deux.

Une oeuvre ouvragée aux mots justes, à la poésie sûre, à l’ampleur qui ne laisse jamais indifférent. Relire Virginia Woolf, c’est revisiter l’histoire d’une Angleterre pas si lointaine dans le temps et dans l’espace.

Une grande, assurément que je relis avec un plaisir à deux têtes; celle qui me renvoie aux études, celle qui, par le souvenir des mots, me fait déguster une gourmandise.

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