« Soldatino, canta, canta, cavalli otto , uomini quaranta… » *

J’ai en tête, pour l’avoir chantée et fait chanter par les élèves, cette phrase scandée par Marco Paolini qui sait si bien rappeler les moments difficiles de notre Histoire…

Une guerre c’est des hommes, humbles pour la plupart, qui doivent obéir au nom de la PATRIE, sinon… On les passe par les armes.

Et si, ces armes, on ne veut pas les prendre, on refuse de les brandir contre d’autres hommes?

Ainsi, le soldat italien de la Grande guerre: Peppino, Giuseppe Pellegatta, l’oncle ( grand oncle ) de l’ami italien, Claudio…

Peppino, à 18 ans, vient d’entrer au séminaire

Sur les photos, Peppino, au séminaire, Peppino, jeune soldat. « Ha l’aria incazzata », précise Claudio. Il a le visage chiffonné par la rage, Peppino, car prendre les armes, il est contre! Alors on l’envoie dans le « no man’s land », vous savez bien cette frange à l’air libre entre les deux camps sur le champ de bataille où l’on se fait tirer comme un lapin. On l’envoie là, ramasser les blessés, ce qu’il ne refuse pas de faire, ce qu’il fait avant d’être pulvérisé comme monument sous les bombes, car l’Homme est monument en soi. Déchiqueté, démantelé, démembré, la guerre a de ces finesses qui n’ont rien d’humain. FUIT**, soldatino Giuseppe, dans sa colère d’homme, dont les photos s’exposent en rappel et volontiers aujourd’hui pour les oubliés partis en poussière, les fusillés pour l’exemple…

Peppino Pellegatta, 21 ans. Amaigri…
Dernier message à sa famille.

*Marco Paolini, Gianni Rodari ( La tradotta)

**FUIT: surtout pas notre vilain verbe fuir mais le terme latin FUIT ( et non fugit); il a été, il a existé! Aujourd’hui, il EST, Giuseppe Pellegatta!