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Ne pas se laisser pétrifier par la neige qui tombe lentement chaque jour…

Mois

décembre 2018

Mon éditrice…

Je regarde les mots. Mon éditrice

Je m’attribue une personne. On me disait, enfant, de ne pas m’approprier ni les choses, ni les gens. Rien ne nous appartient jamais. Pourtant on nous l’a rabâché le MON, TON , SON, NOTRE , VOTRE, LEUR, de classe en classe, et tant de fois, que ce chapelet s’est imprimé en nous. Le français est égoïste de toutes façons.

Quand je dis Mon éditrice, il est vrai qu’elle ne m’appartient pas mais comment parler du bout de chemin fait avec cette personne délicieuse, paisible, franche , autour d’un livre, le mien ( encore la possession!). Il me semble qu’elle est là , près de moi, comme elle le fut dans nos pérégrinations d’éditeur-auteur; d’Aoste à Turin, de Trieste à Udine, de la Valcellina à Venise et Milan, en choisissant le passage obligé, thème du livre, par Longarone en Vénétie. Et la Piave murmure/ Il Piave mormora ancora…

Le livre demeure… Juste avant de partir dans la souffrance, vers l’inconnu et entre deux états de maladie, elle me disait, très fière, avoir retravaillé la mise en page du livre. Il semble que je veux parler d’elle parce qu’elle n’est plus là; pourtant j’ai toujours dit la connivence qui existait entre nous et qui devait exister aussi avec ses autres auteurs. Le sens du travail bien fait et le respect des personnes même s’il s’agissait de rapport.

Je ne sais plus rien de la maison d’éditions où les livres étaient tournés vers les vraies richesses, c’est ce qui m’avait guidée dans le choix d’édition: la montagne, la vie de gens simples, l’histoire des pays de frontière, de pays tout court, entendons villages, villes, contrées… et ce respect justement.

Mon éditrice m’a fait rencontrer des personnes à son image, d’un côté comme de l’autre de l’Italie du Nord. Un livre , c’est tout cela, le rayonnement premier. Dans ce cadre, ce fut d’abord une amie traductrice, Wilma, présente jusqu’au bout, puis les amis de nos amies, Oriana, Maria Irene, Enea, Vittorio… Mon éditrice, au-delà du réseau qu’elle avait tissé dans son activité, était une femme de valeurs, de celles dont on a besoin pour avancer; elle savait rayonner dans son engagement.

Paola n’a nul besoin d’un merci; seulement qu’on parle encore de ce qu’elle laisse: le partage, autrement dit une grande générosité…

Valcellina 2016.

2019…

Fins et départs…

On dit , on dit, le corps s’épuise; la pierre s’est usée alors , nous- autres, pensez un peu, cirons ridicules que nous sommes!

Ainsi, en une année passée, nous nous sommes cruellement épuisés à nous battre sur tous les fronts, celui de l’intolérance, celui de l’agression sourde qui déstabilise, celui du refus, celui de la maladie… Moins violent, celui de la bêtise, de la petitesse et des crocs en jambe; de cela on se relève toujours et fort, même, d’avoir surmonté ce chapelet mesquin, comme difficulté dérisoire car dérisoire ça l’est dans une vie d’homme, pardon, de femme aussi.

Mais il y a ce qui nous échappe et ne fait pas de bruit…l’abandon. En si peu de temps, une année, des gens qu’on aimait. Radicalisme de façade , épuisement de fond: le suicide. Cette année en fut pleine, de gens mutilés. Ceux-là ont quitté la route un beau soir de solitude et leurs photos nous interpellent un peu plus, presque comme un reproche, ne pas les avoir aidés assez. Un si beau sourire, un regard si bienveillant. Personne ne sait comment la brèche ouverte craque soudain et entièrement. On a eu beau dire « bonne année, bonne année! » Notre tête en est remplie de ces actes sans retour chez des amis joyeux et tellement plus solides, semblait-il, que nous-mêmes.

On s’achemine vers le 31 décembre, bientôt ce sera des voeux, des souhaits par milliers qui se déverseront de boîtes aux lettres en réseaux divers, on boira à l’année qui vient pour qu’elle nous soit supportable, à tous, sans exception; après tout, l’enfant né à Noël est là pour aimer et aider tout le monde. On se remet à croire à des choses impossibles; l’amour entre les hommes, notamment… Et sachant inconsciemment qu’on va recommencer à « s’intolérer » au premier rond-point, au premier débat qui divise en clans, à la première réunion où l’on va se méfier d’un tel ou de tel autre.

Les mots ne sont que les mots; qu’est ce qu’on met, dites, derrière « tous mes voeux » ou « souhaits sincères »? Vous croyez vraiment qu’on peut être différent en 19 de ce que l’on est habituellement, moi avec vous?

Des êtres de bruit et de fureur et qui pilotent à vue avant d’être engloutis.

Mais c’est peut-être la musique des mots qui fait qu’on les répète d’une année sur l’autre, qu’on insiste, des fois que ça pourrait marcher…. Voyons… 3 notes, déclinées en dorémi en mode majeur, comme un carillon. Bonne année! Tentant, non? Je me lance en premier…

BO-NA-NÉ!

Article mis en avant

rézo-socio-choco…

Rencontre sur le forum Chocolat.comS

Non , ce soir, je veux en avoir le cœur net ; m’intrigue, la fille ; elle fait quoi sur un forum sweetie-candy… Chuis bête,  une erreur peut-être; oublié le E féminin,  Revenus sans E, ou alors c’est un garçon…  qui sait…je tente.

Merde, pas connectée, j’attends ; Voyons sésame, bouge-toi, me faut la recette du moelleux pour le 31 ; ab-so-lu-ment! Si elle cherche des sous, Revenus, elle est mal, la fille ; j’ai pas d’augmentation et chuis rouge. Non, mais ça doit être une faute, Revenues avec un e, c’est ça ; mais alors, elles sont en bande, furieuses, rentrées de vacances, revenues, quoi ; hou là, j’ai pas la santé moi…

Ah, ça y est, elle s’agite, Revenus ; je vais lui proposer le roulé chocolat noir, non, plutôt le fondant de Mamie.

REVENUS: Dis, Murgé, tu l’es ce soir ? On n’est pas au 31 encore

MURGÉ: Non, c’est mon nom d’armée, depuis j’ai décuvé, si tu veux on se fait des cookies ensemble? Un fondant, ça te dit? 

REVENUS: Moi, j’ai peu de temps, j’aime le chocolat qui dégouline partout mais tenu quand-même ; tu sais comment on fait pour qu’il ne coule pas trop vite, qu’il durcisse un peu, tu vois? Murgé, l’armée pour toi CT quand ? Tu l’as appris là-bas, l’art du chocolat? 

MURGÉ: Si… au fait, toi, tu es revenue de quoi avec un pseudo pareil? 

REVENUS: De rien…j’ai l’espoir qui tenaille…

MURGÉ: L’espoir ? Ça se situe à quel niveau ton espoir ? Si c’est les sous, je n’en ai aucun, tu sais

REVENUS: Je t’ai demandé des sous, moi ? Je m’appelle Revenus du nom de mes deux grands-pères= revenus du front, intacts ; ça te va, comme justif’ 

MURGÉ: Beh, alors, chuis admiratif…Tu cherches des amis qui ont eu des grands–pères revenus? 

REVENUS: T’es murgé revenu toi ! Je suis là pour le chocolat, pépite, carré, copeaux, à la liqueur, gros bloc même, si tu vois ; je comprends que si tu as fait l’armée il faut pas t’en laisser compter

MURGÉ: Et toi si t’as eu des grands-pères revenus, tu ne prends pas des vessies pour des lanternes

REVENUS: Bon, Murgé, on s’y met quand à nos âges, côté chocolat? 

MURGÉ: C’est moi le premier qui dicte ? Un fondant, bien noir, ça te dit? 

REVENUS: Tu as vécu aux îles ? TT légionnaire? 

MURGÉ: C’est pas parce que j’aime le noir que je le suis, t’as des à-priori, me semble…

REVENUS: Aucun,  revenue à mon tour de toutes ces choses ; je veux du concret, pur et dur, noir de noir sinon  ça ne marche pas, l’onctueux n’y sera jamais ; tu sais faire? 

MURGÉ: Bien-sûr!

REVENUS: Alors pourquoi tu tergiverses? 

MURGÉ: C’est pas facile de tout livrer d’un coup ; Mamie, chez elle, c’était intuitif ; elle donnait le coup d’envoi et moi je touillais mais trop vite

REVENUS: Vite ou pas vite, faut que ça dégouline, c’est ça qui est bon, mais on parlait de ton fondant, ça tient davantage et j’aime ça

MURGÉ: On parle pas de la même chose, toi, c’est plutôt flasque, moi plus tenu

REVENUS: C’est quoi au juste ton truc? 

MURGÉ: Fondant tenu, tu saisis 

REVENUS: Non, t’as bu, tu bois, tu boiras ? J’ai du mal ce soir avec toi

MURGÉ: Sobre, je suis ;  à l’eau et les mains dans le beurre ; tu veux ou tu veux pas, mon fondant j’entends 

REVENUS: Mouais, ça me tente, balance

MURGÉ: Du respect, c’est de l’émotion, c’est le fondant de mamie

REVENUS: T’es un tendre, Murgé, j’aime qu’on le soit…Bon, on commence. Faut pas que ça dure des plombes, envoie la couleur pour voir si je suis

MURGÉ: La taille ? Grand ou pas ; combien? 

REVENUS: Combien de quoi? 

MURGÉ: Beh, j’imagine que tu ne consommes pas en égoïste 

REVENUS: Pas vraiment, j’aime le groupe, quoique…

MURGÉ: Tu limites et moi je donne 

REVENUS: faut qu’on se mette d’accord; donne- la, qu’à moi, GT preums 

MURGÉ: Pas si vite…t’as tes outils ? t’es équipée? 

REVENUS: Oui j’attends tes consignes, tout dans la main, ça va durer combien? 

MURGÉ: On part sur le fondant d’accord? Attends, dans le moelleux, tu sais faire toi ? C’est un besoin urgent pour le 31…

REVENUS: j’ai su mais ça va revenir ; j’ y vais ou c’est toi ?

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C’était Noël 2016 ; ils n’en sont jamais revenus…

EFG, déc.18

NOTE: murgé = familier: bourré, pinté, imbibé…

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