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Ne pas se laisser pétrifier par la neige qui tombe lentement chaque jour…

Mois

août 2018

Cultures italiennes… Nouvelle association 1901.

via Cultures italiennes… Nouvelle association 1901.

Trip, sac à dos…deuxième jour…

On avance vers les  Hauts de Seine, vers Reims.

Mais avant,  le souvenir s’impose. Petit louis Bérenger de chez nous est mort à 20 ans à la fin de la guerre, un 5 août, dans l’Aisne ; il venait d être appelé et il tombe…Nous allons vers lui…Un lieu de bataille improbable, là-haut où il ne reste aucune trace de combats,  sauf un panneau dérisoire: MONT- LAVÉ… On arrive au bout d’un champ, immense comme tous les autres; c’était là, Comment a -t-il pu? Enterré à Septmont, près de Soissons, puis à Bouc pour l’éternité et un jour…

100 ans déjà…IMG_0701

 

Je veux voir l’ange au sourire, celui du portail de la cathédrale de Reims.

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Je m’en approche, on l’a relooké, la pierre est propre; le voilà qui sourit à tous dans sa béatitude d’ange. Il a été décapité un jour de guerre et retrouvé par un bon abbé. Puis l’abbé,  Rémi Thinot, est parti  faire cette guerre qui l’a tué aussi, décapité peut-être à son tour, qui le sait… Alors on a retrouvé la tête de l’ange, on la lui a restituée. Il sourit de plus belle pour nous communiquer la joie. Et puis il y a tous les autres ( d’anges, plus de 2000 dit-on) qui veillent sur nous. ORA PRO NOBIS!IMG_0731

On file vers l’Argonne pour deux jours et là, va se dérouler le carnet de guerre de mon aïeul Antoine…

Trip…tripes, autrement dit courage*…

Vacances, pas comme les autres; les fronts de guerre, ceux de 14 à 18 , là-haut en France… On ne peut pas ne pas se souvenir , dites? Car, il y a toujours quelque fou, quelque part, prêt à en découdre pour saigner à nouveau la planète.

Une implication personnelle. Un grand-père fait prisonnier à Dieuze, Lorraine, début août 1914, un autre, de tous les fronts, de ceux de la Marne à l’Argonne et jusqu’en Orient…

Donc, la bataille de la Marne,  la première, juste 104 ans après, c’était septembre 1914, nous sommes fin août 2018. On s’achemine vers Brégy, Betz, la Râperie, Étrepilly et ses combats terribles, à découvert; des champs à perte de vue qui laissent imaginer le contact et la tuerie corps à corps; guerre de mouvement, disait-on ( avant celle de position autrement dit , guerre des tranchées).

Quand on écrit un livre, il faut se rendre sur les lieux, même s’ils ont changé, même si on les a rendus à la tranquillité d’un temps sans guerre. Tout nous dit que là, sous nos pieds, le sol regorge d’ossements, de matériaux et de métaux de cette guerre ahurissante qui a transformé le paysage de l’Europe, mais aussi de l’Afrique, si, si…la force noire, souvenons-nous.

Je marche, prends des photos, fais des repérages; les soldats ne sont plus là, aucun d’eux; s’ils y sont, ce sont les monuments, les stèles, les plaques-souvenir, les nécropoles qui parlent d’eux; les musées qui insistent une dernière fois sur la commémoration ( Warmeriville, Meaux.) Eux sont rentrés en nombre limité, changés à jamais; eux sont restés dans la terre , jamais retrouvés, ou exhumés; sur le sol, en quantité, ramassés comme bleuets et coquelicots, pour le souvenir…

Je marche dans Brégy, Oise, essaye de retrouver les lieux de cette bataille de la Marne, de l’Ourcq, du 5 au 12 septembre. Je suis entre terre et ciel, petit objet surréaliste et dérisoire  entre le jaune des blés coupés et le ciel  pas vraiment bleu d’août; je prends des notes, des photos; la pensée s’active, la colère aussi. J’ai rendez-vous à Warmeriville, un bourg occupé pendant quatre années par les Alboches; l’histoire d’un pays que me raconte un gardien de la mémoire et qui est aussi à l’origine du musée:  » vous êtes allée au cimetière allemand, en haut? » Oui.. pas à l’abandon, mais presque; peu d’allemands y viennent aujourd’hui; on n’a plus envie de se souvenir.

Je file vers Villers-Cotterêts, celui des cartes postales de la guerre des frères Reynoird de chez nous…

 

*Trip: mot anglais qui signifie voyage

Tripes,ici, est la traduction littérale de HAVE GUTS= avoir des tripes, avoir du courage; allusion bien -sûr aux soldats, à leurs blessures horribles aussi…

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