Dans un intervalle à la c… après avoir perdu du temps à arriver chez le praticien et avant le moment où dans un anesthésie désagréable on va s’ accrocher à respirer et à penser à autre chose, dans cet intervalle justement, mon oeil, dans la salle de toutes les attentes, découvre un magazine qui parle d’Italie… Mais pas que du pays… L’édito d’un beau gosse, sûrement rédacteur en chef, défend les langues… Alors , avant de passer à la trappe chez le doc., je lis, je découvre; dedans il y a Erri de Luca qui est égal à lui-même; il aime traduire, c’est à dire passer d’une langue à une autre, et, de la traduction, il nous en dit beaucoup de bien; bref je pense comme lui: « traduire commence par un exercice d’admiration de l’autre »… Me viennent soudain à l’esprit tous ceux qui n’admirent pas, qui refusent la langue d’autrui, l’étrangère quoi. Le journaliste insiste … « Aucune Europe ne peut se faire sans le partage des langues ». Et ceux qui s’y refusent? Si, si j’en connais, des présomptueux pour qui la seule culture linguistique valable est la leur, la langue de l’autre puant trop l’inconnu ou la différence; elle s’appuie sur la défiance: « Il ( l’étranger) n’a qu’à apprendre le français! » Raisonnement pas si rare. Heureusement qu’il y a Erasmus qui persuade nos jeunes et qui les fait se mélanger. La DIMENSION LINGUISTIQUE, dit l’éditorial de GEO » ne peut se faire sans le partage des langues »; ça, ça me plaît; je sens que je vais y repenser pendant l’anesthésie!
Nom : Groelly. Dernier cours….
Prénom : Élisabeth.
Classe : 3e 2
ANGLAIS
Installez-vous sans bruit,
Je m’appelle le prof.
Nous allons vivre ensemble
Ou plutôt face à face.
Je vous dirai souvent
« Répète ou Tais-toi !
Prends ton livre, ne dors pas ! »
Et vous me subirez
Sans mot dire pourtant,
Attendant l’après-moi
Qui viendra lentement ;
Et je vous noterai,
Nous recommencerons…
De votre temps heureux
Qui ne m’appartient pas,
Je volerai des heures
Et de longs mois pressés.
Je ne veux percevoir
Ni les rêves secrets
Ni le doute caché,
Ni les joies murmurées.
Et je vous poursuivrai
De mes mots étrangers,
De mes fades questions,
D’anecdotes, de pièges…
Vous ne me direz rien
Qui puisse me fâcher.
Vous attendrez, patients,
Qu’enfin je sois lassée.
Mais un jour, plus confiants,
Vous restez là…Eh bien ?
Moi qui parlais toujours,
À l’écoute soudain,
J’entends monter la peine
Et ce profond chagrin…
Une amie souffre en vous
Et vous n’y pouvez rien…
Démunie, je le suis
Quand je vous tends la main.
Émue, je repousse les mots ;
Aucun n’empêche de pleurer !
Plus tard, vous m’appelez
Votre cœur ne va pas,
On vous l’a maltraité.
Saurai-je souffler là :
« Envoie-lui un texto,
Ce soir, ça irait mieux ! »
Et si cela n’est pas,
Alors j’écouterai, Je vous consolerai…
Quatre années se sont tues
Qui tissaient des instants
Où s’accordent les voix,
Où les mots de départ
N’ont plus de pesanteur ;
– On s’habitue, je crois –
Où les rêves secrets
Ont été partagés,
Où le doute est passé,
Où l’avenir s’éclaire…
Quatre années éphémères
Qui ont noué des liens,
Quatre années de vos vies,
Je vous aimais si bien…
Un mois de juin d’une de ces années… Élisabeth Groelly
À Sophie, Stéphanie, Christelle et Céline, Magali et Sylvie, Olivier, Xavier, Stéphane et Renaud, puis Fabrice et Marie-Laure, Christine et les autres ; Et…Laurence.
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