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Ne pas se laisser pétrifier par la neige qui tombe lentement chaque jour…

Mois

Mai 2020

10 ans… ne dites pas déjà…

10 ans… Ne pas dire déjà…

Le contrat est rempli, à quelques points ou hésitations près.

Les gens ? Partis en grand nombre ; qu’on ne me fasse pas croire que je vais les retrouver ; l’idée me fait penser au maréchal ; si je suis bonne fille, je serai récompensée… Au ciel, au ciel, au ciel, j’irai la voir un jour… et aux cantiques de la bien-pensance…

Non, on les a laissés en chemin, hélas, et on a repris l’équilibre, enfin la marche, en essayant de ne pas chuter… On sent bien que ce ne sera pas drôle, dans un moment, de vivre comme poires blettes, mais on n’ en est pas là ; on a sa carte  ou pas encore, pour le choix de finir…

Bref, faut vivre, comme chantait Mouloudji.

Donc, on l’a fait; 10 ans de plus –pas rien, 10 ans !- séparés ou rassemblés, cela a  dépendu de la conjoncture…

Certains de la fête de juin 2010 en Haute Provence, sur les traces de Giono, au Contadour, nous ont laissés en chemin ; je pense à Pierre Magnan qui était de cette fête, ce soir-là; d’autres ont été bien malades ou encore n’en sont pas revenus; c’est la vie qui nous griffe, mais on est en vie.

En dix années, l’arbre ne semble pas avoir souffert, il s’est seulement affaissé ; un peu moins élégant et plus bouffi…  

Alors pour tout ça et ce qu’il me reste à vous dire dans un moment de connivence ou de confidence à venir, rien que pour ça, je voulais vous assurer que je vous aime encore… Que la pomme, malgré ses 30 couches de produits toxiques sur le dos, eh bien quand je la croque, je vous inclus dans l’instant…Cabriès, le collège, les petits et les grands !

J’ai voyagé un peu -enfin, remué beaucoup-, fait 90% de ce que je prévoyais. Les 10% c’est 3 autres petits gnomes-filles qui sont nés entre temps,  les 7  livres que j’ai publiés, la traduction d’un livre  et autres écrits. J’ai ajouté, au nombre d’amis que vous constituiez alors en 2010, une multitude d’amis divers, de par- delà les frontières ; il y a aussi l’apprentissage du russe ; dans la tête, il me reste des idées : la toute première c’est de vous rencontrer où que vous soyez et si vous en avez envie…

On s’verra quand, 10 ans après aujourd’hui, dites ? Faites-moi signe…

Élisabeth Fabre Groelly, juin 2010 à 2020.

Juin 2010… Départ

Ce soir, DES POMMES; partout et dans des poses diverses. 

Raisons de l’embouteillage ?

C’est que croquer dans une pomme, c’est sentir qu’on est en vie, SUBITO ! Plus de douleur, ni aux dents, ni ailleurs…

Parlons de sa prise en main avant sa mise en bouche ; ronde comme une caresse, ferme, pas fuyante, réelle et rassurante…Enfin, les yeux fermés, elle est cette première fois  qui nous comble encore, comme toutes les premières fois, celles d’hier et à venir !

                                            Fruit DU symbole.

Rassemblées, les pommes sont aussi le calque de la diversité qui est la nôtre ; boulottes ou sveltes, aguicheuses ou réservées ; leur peau est foncée ou plus claire ; jamais une semblable à l’autre, et c’est bien.

Cailloux de Poucet, les pommes croquées ont balisé jusqu’à la soixantaine mon parcours de petit mammifère terrien, de semi cloporte, de presque végétarienne sur le tard.

Quant à Ève et sa culpabilité, vous ne trouvez pas  qu ‘elle a bien fait ?… ;=))

Alors, pour quelques jours encore, en SALDÉPROF. à la récré, vous percevrez   le sonore mâchouillis de plaisir de ma pomme de 10h00… Sorry !

Après la pomme, il y a L’ARBRE… … L’amandier de Cabriès.

À toutes les saisons, dans tous ses états, faiblesses ou montées de sève,  il m’a attendue au petit matin à deux pas du collège…La voiture à peine garée, vite une photo avant que le car des élèves ne me voit, avant que ce ne soit plus ça… L’impression qu’il me fixait, l’amandier du collège, qu’il pensait, qu’il me parlait. En lui, toutes les saisons renouvelées, celles de la vie, de toutes nos vies conjuguées ; Maintenant que vous savez mon trouble devant cet arbre, jetez un regard oblique vers la gauche en arrivant au collège, chers collègues. « Tiens, c’est l’arbre d’Élisabeth ». Et vous autres qui ne le connaissez pas, mon arbre, vous aurez dorénavant un intérêt plus grand pour l’amandier de chez nous qui vit sa vie solitaire, à la Rigoni-Stern, qui a une santé à toute épreuve  comme lui avant qu’il ne soit plus, et qui, à son image, n’est pas bégueule, du tout, du tout…

Rien de plus ce soir dans le décor de la fête sauf NOUS, c’est-à-dire VOUS !

Ce gros effort pour venir aujourd’hui, vous l’avez fourni et j’en suis touchée…

Pour deux raisons :

Je vous apprécie depuis un bout de temps, lequel n’est pas identique pour tous, mais la teneur est la même.

Je vous aime bien  aussi parce – que, à travers vous- et vous m’aidez en cela- je vois ce soir tous les Autres qui sont ailleurs pour des raisons qui sont les leurs ; ou qui sont malades, ou qui ne sont plus. Tous m’ont épaulée dans le DEAL* de ma  vie de 60 ans. Dans le texte: « BLOOMING EXPERIENCE, NEVER AGAIN »** !

Bien sûr que je  vous dis merci et bien sûr que je vous embrasserai en partant.

Enfin, je sais que vous êtes curieux et que vous voulez un peu savoir ce que je vais devenir « À-LA-RE-TRAI-TEU ». Voyons… Guère plus.

Je vais continuer à vieillir pendant 20 ans, peut-être 21 ou peut-être moins de 20 ans. Normal me dit la dermato ; je la crois.

Frustration de tant d’années, l’écriture d’abord… Aux petites heures du matin, dans la maison silencieuse qui sent déjà le café. Un  peu d’anglais juste après, pour narguer la béance de l’oubli.

Gym  au sol, fenêtre grande ouverte, puis fuite vers  Google, une petite heure… « Signora, mi porti un altro caffè per piacere ? »

S’habiller quand même pour se présenter au monde. BE OFF WITH  YOU !*** Cours d’italien et de russe; réviser, en roulant, mon espagnol de licence… …TRABAJA MI NIÑA QUE SIN DINERO NO VIVIRÁS (ça peut servir cette année) ; sortir animer l’atelier d’écriture, préparer celui de lecture du lendemain; voir si, en prison, les femmes n’ont pas besoin de moi pour quelques démarches. Un peu de temps pour la famille (elle est là, elle compte). Et pour s’en débarrasser, dans la foulée, un coup de pouce grâce à l’aide  PSY qui évitera les ANTIDÉP…

Grignoter de bons grammes de chocolat noir qui rendent jolis, les fantasmes, les rêves, les pensées et les plans à venir. Plus le thé et la lecture. Il restera les quelques mesures à revoir, celles que je ne suis pas arrivée à bien chanter à la  dernière RÉPÉ, et les pinceaux à rafraîchir sur l’œuvre incontournable qui va  me survivre (surtout chut ! ma mère n’en sait rien, elle qui a toujours peint et plutôt bien) ; j’ai sûrement oublié quelque chose…Évident : le non-dit !

Un rebond ! Reprends mon sac et marche…

C’est déjà samedi…Déjà ! On part demain en Europe, sur les routes, rencontrer les autres qui sont un bon reflet de soi-même…

« TU DORS QUAND? »  Car, c’est bien votre question ?

Pendant la mort, pardi !

L’autre jour dans les allées du petit cimetière de l’enfance, par terre, un grand tibia…( !?!)

Ce soir, c’est moi HAMLET et je dis : «  ÊTRE !**** »

La suite, les élèves n’ont jamais su l’employer ; faisons comme eux !

Doucettement, je vous embrasse, fort, très fort, comme si…

                                       5 juin 2010, après le Contadour, Elisabeth Groelly.

NDR :     *Un contrat   **foutue expérience, jamais plus !   *** va –t -en !   **** Hamlet (Shakespeare). Le    personnage dit en regardant un crâne humain :  «  être ou ne pas être, c’est là, la  question »( to be or not to be) mais bien sûr que vous vous en souvenez ! Dans le cas contraire, je vous offre l’excellente traduction de Voltaire.

 Demeure ; il faut choisir, et passer à l’instant

De la vie à la mort, ou de l’être au néant.

Dieux cruels ! s’il en est, éclairez mon courage.

Faut-il vieillir courbé sous la main qui m’outrage,

Supporter ou finir mon malheur et mon sort ?

Qui suis-je ? qui m’arrête ? et qu’est-ce que la mort ?

C’est la fin de nos maux, c’est mon unique asile ;

Après de longs transports, c’est un sommeil tranquille ;

On s’endort, et tout meurt. Mais un affreux réveil

Doit succéder peut-être aux douceurs du sommeil.

On nous menace, on dit que cette courte vie

De tourments éternels est aussitôt suivie.

O mort ! moment fatal ! affreuse éternité !

Tout cœur à ton seul nom se glace, épouvanté.

Eh ! qui pourrait sans toi supporter cette vie,

De nos Prêtres menteurs bénir l’hypocrisie,

La mort serait trop douce en ces extrémités ;

Mais le scrupule parle, et nous crie :  » Arrêtez… »

Et d’un Héros guerrier fait un chrétien timide…

Voilà…

On s’en sort, d’autres non. Tirés d’affaire, pas vraiment; ce n’est pas les grandes vacances du tout; dès lundi 11 mai, on va devoir peiner pour se protéger, êtres sensés dans notre quotidien, organisés, citoyens…

Faudra vivre quoi…

Le texte a été écrit par Marcel Mouloudji.

( Clin d’oeil, pour la photo, à JJD qui la reconnaîtra)

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