Désespoir et fatigue…On se couche pour ne jamais se relever.

Je suis touchée.

Une institutrice qui renonce, une carrière derrière elle. Seule. Le système n’est pas amène; aucun système ne l’est. Le sien a été le mien; le prof est seul; en pâture souvent quand les cours ne marchent plus et jusqu’à l’épuisement; il est seul, le maître, devant les comptes à fournir. J’ai vu le désespoir chez certains collègues… La main tendue tant attendue tarde à venir. D’autres gens qui disent: « vous prenez la responsabilité; je ne vous défendrai pas.  » Il y en a tant et tant de ces situations de solitude extrême… On a des yeux partout, et la vigilance nous dévore. L’obsession; un exemple: ne pas ouvrir la fenêtre du deuxième étage dans une salle de classe surchauffée de fin mai au sud, car les chaises du dernier rang sont placées sous la fenêtre; des fois que…. Et les voyages;  » à ta place, je ne partirais plus » nous dit-on à longueur de temps…et aussi:  » ne reste pas seul-e avec un élève à la fin du cours! » et…

Cette directrice d’école, c’est nous tous, pas seulement ceux de l’éducation nationale. Ne pas ignorer le boulot d’autrui ; dire qu’il est plus facile, plus… Nous ne sommes pas responsables de l’acte irréversible de l’autre mais nous le sommes aussi.

France Culture, ce jour; j’écoute comme toujours Sonia Kronlund… Une histoire incroyable mais possible…

Beaucoup de pigeons dans la maison d’à côté; un jeune homme va voir; tout est est cassé dans ce lieu, mais des pigeons, comme chez Hitchcock; il entre, pénètre, s’avance…Un lit sale, drap taché , un pot de chambre. Un squelette aussi portant un caleçon démesuré pour l’insignifiance du corps. Signalement, pas vu s’en aller le voisin; pas revu; son squelette est là depuis 15 ans, disent les résultats.

Niobé pleurant ses enfants morts. Arles. Jardin des Lices

L’oubli guette nos belles sociétés…