Un 15 août différent, pas encore chaud, plus si chaud. Musique!
La Roque d’Anthéron et ses formations en résidence. Rachmanivov*, une élégie de jeunesse, puis Ravel, un trio en 4 mouvements. Deux formations; jeunes musiciens, très jeunes, vivifiants .
On s’est assis librement , sans numérotage, sans argent, sans commentaires redondants; on s’est assis là, une heure, la onzième du matin. Le grand troupeau était loin; restaient des brebis égarées comme moi, d’un certain âge; même tête chenue , même reliquat d’une ancienne teinture, même dégaine, même démarche qui se courbe déjà; la soixantaine large; deux cents? plus? Assis là sous les platanes, entre ombre et soleil d’août; une cigale perdue qui croit que c’est son tour au milieu d’un mouvement lent et poignant.
Je suis cette brebis qui observe, non les fesses de celles de devant ( d’ailleurs pensent-elles à ça , les brebis?), mais les corps déjà affaissés, une image de demain. Rachma* qui n’a que vingt ans, a la sensation que 15 août ou pas, c’est l’inévitable. On écoute , recueillis dans ce moment qui enfle et qui fait du bien, loin du troupeau, du sable, du soleil, des cris, des routes. La cigale reprend, hésitante se demandant si elle doit se retirer ou participer à la révérence. Viens, reste, tu n’en as plus pour longtemps, toi non plus….
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