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Ne pas se laisser pétrifier par la neige qui tombe lentement chaque jour…

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2018

Humeurs vibrionnes

Livres d’ici.

Autour du polar…

C’est demain! Venez à 18:30h, à la bibliothèque ; nous y attendons.

Flyer Livres d’ici-EG+JLP 2:3:16

Retour en terre sèche Elisabeth Groelly_couv_0

29-DSC04588 JL Piétri

Hellébore ou Ellébore… De halein, qui tue et de bora, plante. Toxique, elle fut utilisée longtemps pour combattre la folie…

Le lièvre et la tortue. Jean de La Fontaine

Rien ne sert de courir; il faut partir à point :

Le lièvre et la tortue en sont un témoignage.

«Gageons, dit celle-ci, que vous n’atteindrez point

Sitôt que moi ce but.

– Sitôt? Êtes-vous sage? Repartit l’animal léger :

    Ma commère, il vous faut purger

    Avec quatre grains d’ellébore…


 Molière. Amphitryon

Elle a besoin de six grains d’ellébore, Monsieur, 

Son esprit est tourné

De la causerie du 24 février: La traversée d’un siècle à Fiesole, la toscane.

Dans le cadre d’un rapprochement entre deux villes étrangères par un pacte d’amitié, comment pourrait-on faire l’impasse sur ce qui représente l’essentiel : les racines, l’histoire et les cultures de leurs habitants ?………. Remerciements à Andréa Borsotti pour nous avoir fait entrer avec profondeur, humour et émotion dans son univers intime ainsi qu’à Giovanni Casini pour nous avoir proposé une si belle illustration photographique de son histoire ……….Je n’oublie pas d’adresser un grand merci aux intervenants qui nous ont fait vivre intensément ces moments, en particulier à Elisabeth Groëlly , conceptrice, instigatrice et metteur en scène de cette causerie, qui a réussi à nous faire partager son amour pour la culture italienne !…

Jean-Claude Lenaers, 28-02-16

U know what?

28/02/16

Encore l’Italie avec, au fond du coeur, enfouie, bien secrète, mon Angleterre de toujours. Celle- là m’attend. Bientôt nous nous reparlerons…

L’Italie donc, avec cette conférence du 24 février 16 qui me ramène au mois de juin 15 vers mes amis de Fiesole ( et ceux de Bouc bien sûr.) On dit là-bas: UNA CILIEGIA TIRA L’ALTRA, autrement dit: d’une chose à l’autre…

D’une chose à l’autre, me revient à l’esprit ce moment d’amitié chez Agnès, avec Anna, Barbara, Alessandro , Marie-Odile, Jean-claude, Michèle… On repense aux films de Sautet, notamment à  Paul, Vincent, François et les autres…

Cet après-midi-là, on avait récité Erri de Luca; son texte VALORE en offrande à nos italiens. Il me revient toujours, ce texte ciselé, quand surgit une bouffée d’amitié; alors on le redit, intensité émotionnelle en filigrane, comme improvisation scénique… Passaparola!

É.

Valore

 

 

La traversée d’un siècle, à Fiesole, la toscane…

_DSC5588 causerie a.borsottiCauserie au château de Bouc Bel Air. Mercredi 24 février 2016.

26 février… Deux jours après la causerie sur  » La traversée d’un siècle à Fiesole » dans les récits d’Andrea Borsotti. Une conférence portée ensemble avec lui et Giovanni Casini, le photographe de Fiesole, depuis des mois; modelée avec patience, travaillée dans les deux langues ( public oblige); menée à bien malgré les coups bas et ondes malfaisantes… Ce l’abbiamo fatta! C’est comme ça que vous dites, vous, les italiens quand vous réussissez une avancée. CE L’ABBIAMO FATTA! Ce soir-là donc, des gens venus très nombreux à écouter les récits ouvragés et sensibles d’Andrea, le conteur, le narrateur, l’acteur…Dans l’assemblée, des familles italiennes, provençales, russes, espagnoles. Les gens se ressemblent et dans leurs souvenirs, leur revient cette vision des anciens qui ont souffert des guerres, des menaces, de l’absence de travail, mais aussi la profondeur de l’amitié et des liens. Parfois la voix d’Andrea se casse… Une émotion que le public respectueux comprend bien. Et jalonnant ces vies soudain remémorées, la vidéo inlassable, richement documentée, étaye, dans une grande sensibilité, les phrases racontées. C’est le travail de Giovanni Casini qui, pendant des mois a capté ces ambiances de Fiesole pour les porter avec ferveur jusqu’à nous, à Bouc Bel Air*; Giovanni qui, par une photo-clin d’oeil à des vies passées, nous présente Gino , son grand-père de la guerre de 15, ses parents, souriants et heureux, lui-même un matin de Noël- années 70. Giovanni patient, toujours prêt, généreux… Puis à nos côtés, les enfants d’Andrea, Caroline et Yann Borsotti, lecteurs impliqués dans un souvenir lu, pour un hommage aux ancêtres mais aussi à la nonna Gabriella qui attend leur retour. Patricia Borsotti, leur mère est, elle, derrière la caméra.Toujours à la table, Neri Bonciani, un enfant de Fiesole qui a pris la parole pour nous parler avec joliesse et profondeur des émois de l’adolescence tirés toujours d’un texte d’Andrea, mais aussi avec précision, de la « pietra serena » toscane ( il fait des études de géologie); Une autre jeune italienne du val d’Aoste, Lara Cavallini, s’est jointe au groupe pour la lecture, en italien et en français, va-et-vient nécessaire comme une musique. Elle est vice-présidente de l’association aixoise PIAZZA GRANDE** et elle apporte avec elle tout l’esprit qui sous-tend cette belle appellation: PIAZZA GRANDE, un mot transparent mais riche de sens. Enfin, avec Marie-Odile, notre adjointe à la culture de la ville et qui a soutenu ce projet, nous avons prêté notre voix à ces histoires simples mais si chargées d’émotion qu’Andrea écrit depuis deux ans. Quelle belle aventure que la nôtre! Voyager ensemble, gens de bonne volonté, que nous soyons d’un pays ou d’un autre. Gardons les yeux qui brillent, dans un esprit d’ouverture, pour un avenir où les anciens conservent toute leur place. SIETE STATI BRAVI, RAGAZZI! A PRESTO! UN ABRACCIO DI CUORE… Élisabeth groelly. 26-2-16.

* Bouc Bel Air est, depuis 2015, lié à Fiesole par un pacte d’amitié.

** L’association italienne PIAZZA GRANDE propose cette conférence en octobre 2016, à Aix en Provence.

 

 

 

 

 

Je reste Charlie…

C’est du temps dans une vie, un an.

Du temps où on bosse, où on écrit, où on partage, où on fait l’amour, où on se fait des amis- les ennemis se font d’eux-mêmes-, où on tombe malade, où on guérit parfois; du temps où on s’émerveille encore. Du temps…

Les Charlie vivent par procuration, la nôtre. Pas de ces pouvoirs -bidons qu’on déverse, pour se dépêtrer de nos responsabilités, à ces  assemblées générales pompeuses et stériles… Non, une vraie procuration, sérieuse, grave, celle de la vie. La leur se poursuit dans les échanges de tous ordres, dans les mots aux enfants; leur parler de la mort n’est pas aisé, mais leur dire qu’avec une arme on tue et qu’après on ne voit plus jamais la personne , plus jamais; comme si tu ne pouvais plus jamais voir ton papa ou ta soeur… Alors ces petits-là se mettent à peindre pour penser un instant à la conversation. L’un d’eux justement s’appelle Charlie, c’est son deuxième prénom; l’autre c’est Clara à qui on a dit que par-terre, il y avait des gens couchés qui ne bougeaient plus, comme des fourmis qu’on écrase…

Le « nègre »

Pour ceux qui ne lisent pas l’italien, voici une partie de la traduction du beau texte d’Andrea Borsotti ( voir novembre 2015)

Le « nègre ».

C’était en novembre 1944. Un matin particulièrement doux pour la saison. On approchait de midi.

À Borgunto, avait commencé le va-et-vient du samedi. Je me trouvais devant l’étal de Noemi où j’essayais de trouver des pommes sans le ver et pas trop touchées. Je ne m’étais pas aperçue du groupe de soldats alliés qui se trouvaient sur le passage. Un fruit glissa de la corbeille jusqu’à mes pieds et roula sur les dalles de pierre. Je me baissais et tendis la main pour arrêter le fruit rebelle ; une autre main l’attrapa avant moi.

C’était la première fois que je me trouvais face à face à un noir et de si près. J’étais étonnée de voir qu’il avait les ongles clairs et je remarquai aussi que la paume de sa main, quand il me tendit le fruit, était claire comme la mienne. Je me souviens que nous nous sommes relevés en même temps et que je suis devenue toute rouge de timidité… Pourtant, j’insistais pour voir ses yeux, d’un marron si brillant, ses dents d’un blanc immaculé, ses lèvres rosées… Je le remerciais à voix basse pour ne pas me faire remarquer des gens autour de moi. J’avais un peu honte. Nous étions maintenant éloignés l’un de l’autre mais notre tête était pleine de cette rencontre. Il me parla dans sa langue que je ne comprenais pas et il me souriait en regagnant ses compagnons. En reposant la pomme, je sentis sur moi les yeux pleins de curiosité de Noemi. Moi, je continuais à suivre du regard ce jeune garçon de vingt ans dont je ne savais pas le nom et qui était venu chez nous depuis son village lointain, risquer sa vie pour libérer le nôtre. Je me souvenais de Franz, le jeune allemand avec ses petites lunettes rondes. Lui aussi avait vingt ans et lui aussi était venu ici risquer sa vie. Avait-il su seulement pourquoi ?

Les deux garçons avaient les yeux, les dents et la bouche de la même couleur… Franz, à la peau blanche et satinée, comme le lait. L’autre, à la peau foncée et tendre comme l’est une lamelle de fondant au chocolat. Tous les deux si semblables pourtant…

U know what?

VOEUX 2016Voir l’article pour en savoir plus.

Source : U know what?

Questionnaire de Proust voyageur*

 

Au questionnaire de Proust voyageur*, je réponds…

un lieu qui sonne bien ?

monastère, couvent ; il y a déjà la paix dans la musique du mot

l’adjectif qui peint le monde ?

gris déchiré

un joli mot d’un dialecte lointain ?

didgeridoo

avec ces trois mots, une phrase vagabonde ?

il montait soudain, des strates dantesques déposées dans les lieux et  contre les murs gris déchiré du couvent où je croupissais, le son cristallin du didgeridoo du souvenir des années d’étude.

un son qui vous plaît, dans un pays que vous aimez ?

la psalmodie des vêpres de Rachmaninov sur la butte, à saint Serge
de Radonège

 Questions pratiques…

où est le bout du monde ?

au dessus du cyprès à 4 heures, quand la lune m’attend à l’ouest alors que je l’ai quittée à l’est, la garcette !

vers quoi voyagez-vous ?

vers des gens différents qui me ressemblent

la terre est-elle bien ronde ?

je m’en moque, il me reste tellement de km à faire que savoir qu’elle l’est , m’affolerait

un serpent vous mord, que faites-vous ?

je le regarde et lui dis deux choses:

1-pourquoi on n’a pas discuté avant ?

2-je crois que je suis immunisée ; les hommes m’ont mordue si souvent

Réflexions plus poussées…

quelle découverte fit naître en vous l’envie d’ailleurs ?

découvrir un jour que j’étais vivante

et quel est le voyage qui fit de vous ce voyageur/cette voyageuse ?

le livre

est-il un paysage qui vous ressemble en ce moment ?

le ciel vu de ma table chez l’acupuncteur ; il se tricote et se détricote en permanence

sauriez-vous comment, à tout moment, être en « état de voyage » permanent ?

la radio baladeuse

une routine de voyage ?

ranger ma mue dans le sac à dos

un voyage au quotidien ?

l’écriture

une superstition enfouie au fond d’un bagage ?

c’est quoi cette maladie?

pourquoi aimons-nous tant tracer des méridiens ?

pour mieux savourer les petites fesses des mandarines à Noël

une affection spéciale pour l’un des cardinaux ?


l’est parce que le soleil se lève là, il y a de l’espoir

votre dernière destination en date ?

un peu d’italie

quid du viatique mythique de l’aventurier parfait ?

kit cousu-main, amandes, couteau, aspirine, boussole, eau, des humeurs…

un objet très chéri au creux du sac à dos ?

les lettres à lucilius de Sénèque

faut-il vraiment emporter un ouvre-boîte ?

prévu sur mon couteau C comme le pari de Pascal…( raccourci idiot, mais…) il vaut mieux en avoir un, on ne sait jamais…

un machin fabuleux qu’il faudrait inventer ?

un lendemain à tout

un livre qui vous donne envie de partir ?

le chemin des âmes de Boyden

un livre qui donnerait plutôt envie de rester ?

la recherche de Proust justement

un livre trop gros qu’il faudrait raplatir ?

la bible

et l’auteur adoré que vous emportez volontiers ?

Rigoni Stern, un HOMME enfin !

un style musical découvert quelque part ?

la psalmodie adaptée à chaque lieu

un instrument farfelu rapporté par hasard ?

la fisarmonica pas farfelu du tout

ce qui est beau ici-bas ?

les enfants

ce qui est laid ici et là ?

les hommes qu’on leur demande d’être

l’état d’esprit en faisant la valise ?

mais, non , je ne mourrai pas cette fois !

même question au retour, quand on la remise ?

la prochaine fois, je…

où partir avec des enfants ?

dans les histoires immédiates, jamais écrites

et comment voyagerez-vous à vos 80 ans ?

dans les souvenirs de ceux qui seront encore là, sur la place du village

une qualité avouable, utile au migrateur ?

je peux en dire deux ? la tempérance , la patience

un défaut nécessaire ?

l’indifférence,

une devise de voyage qui vous tiendrait à cœur ?

toujours prêt, comme chez les scouts !

un voyageur qui vous inspire ?

Stevenson

quelque part un beau souvenir ?

le plateau du Contadour avec, au loin, Elzéard Bouffier, agenouillé à sa tâche.

un mode de déplacement favori ou préféré ?

le train

une occupation dans l’avion ?

flipper !

votre prochaine destination ?

les pays de la Hanse ou revoir Sark et son embarcadère aux pirates…

ce qui prolonge l’expérience au retour ?

accompagné : ah bon tu as vu ça , toi?

seul : l’écriture encore une fois

et ce qui constitue, au final, un voyage réussi ?

qu’ on ait rangé ses chaussures de marche pas bien loin

au fait, et Dieu (dans tout ça), existe-il ailleurs plus qu’ici ?

Dieu, c’est la pensée ; hic et nunc !

 

  • Les questions ont été posées par Anne Bécel à Sylvain Tesson, dans le blog de celle-ci= 2 globe-trotters « after my heart »
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