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Ne pas se laisser pétrifier par la neige qui tombe lentement chaque jour…

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2016…

« On ne se libère pas d’une chose en l’évitant mais en la traversant… »

Août n’en finit pas de chaleur et d’attente. Dedans et dehors, Turin a chaud, Turin souffre, On reste enfermé, via Roma; seul le bruit de la rue anime l’atmosphère lourde de la chambre, l’après midi; les amis se dépêchent de s’agiter sur quelque plage. On est vivant mais l’on se traîne, la tête lourde; on refoule la conscience en même temps que le passé si pesant; les affaires sont en ordre; dernières parutions, elles vont se diffuser et faire leur vie; il ne reste que la lettre en cours, impossible à finir. On hésite dans les mots , on tâtonne dans les idées. Seule la certitude du geste. L’âge n’est pas encore là pas plus que les maux que celui-ci nous apporte mais la douleur qui enfle est tout autre.

On refait les gestes, minutieusement; une célébration sans bougies, sans public mais méthodique. Une habitude: on agence, on dispose, on organise car l’heure est de taille. Hiérarchie des gestes. Est-ce cela que l’on veut? Mais oui.

Le temps s’éternise dans son déroulé. On sait que ça va durer, que le paroxysme viendra, on s’y attend. Plus qu’un orgasme, cette fois; deux, trois, peut-être davantage, si le sommeil est de mauvaise qualité. On n’entend plus Turin, où est la ville, où s’en sont allés les trains, tous les trains de Porta Nuova? Et les passants de la rue, pourquoi ne font-ils pas de bruit et la vaisselle du café et les pas du serveur? Et tous les amis disparus, et le souvenir et l’engouement pour les choses et la désillusion, et… Dans le texte déroulé sur la page, il a mis des points, Cesare. « On ne se souvient pas des jours, on se souvient des instants. » Mais il ne se souvient de rien, de personne, plus jamais.

 » La mort viendra et elle aura tes yeux »… La dernière phrase est ce qui nous touche…

Turin , 27 aout 1950. Cesare Pavese se suicide dans sa chambre d’hôtel, via Roma.

Nooon… Pas elle!

C’est comme ça que j’aurais choisi de traduire ce titre de Mary Wesley: Not that sort of girl... Au lieu de Mademoiselle Sainte Nitouche.

Ridicule, ce titre, car l’héroïne, Rose, ne cache pas sur cinquante ans de vie maritale avec Ned, cet amant de jeunesse, Mylo, qu’elle a toujours continué à voir et à aimer.

De la fidélité dans l’adultère ou l’adultère dans la fidélité, pensez ce que vous voulez. Ma mère m’aurait dit, lisant ceci: tu es délétère, ma fille! C’était son mot…

Mary Wesley n’est pas Virginia Woolf ; n’en a pas la notoriété; elle est née 30 ans après Virginia mais elle a vécu les combats de la femme, dans la sexualité, dans la maternité, dans la guerre; bref le genre de féministe, pas à tout crin pourtant, que j’aime. Et en plus, elle, elle aime les hommes…que j’aime aussi.

Alors la Sainte Nitouche ne convient pas, mais pas du tout= mot à mot, est sainte celle qui n’ Y touche pas; or, elle Y touche et ne fait pas semblant.

Cette Mary, que j’ai lue toute ma vie en anglais pour me faire le cerveau et parce que j’étais prof d’anglais, m’a toujours plu…Indépendante, originale, menant sa vie sans rien demander ni espérer. Aimant aussi bien Londres que ses comtés alentour et sa dernière demeure à Totnes ( Devonshire); adorant la campagne, les bêtes et les gens, mais se tenant, pour mieux vivre parmi eux, à l’écart, quand elle le pouvait.

Une vie de femme en somme qui ressemble à celle des ses personnages; et, en plus, un excellent anglais, celui de la vie, pas celui du Brexit coincé.

Lisez Mary, elle est traduite, pas toujours bien; j’aurais proposé pour Rose: Rien de tout cela ou bien: Sûrement pas elle...

Lisez ce livre , il vous plonge dans une jolie Angleterre que j’ai beaucoup aimée, mais commencez par Jumping the queue ( la resquilleuse, en français= bof…); s’offrir un plus de vie avant de s’en aller sciemment, est-ce vraiment resquiller.?

Cet été, lisez Wesley; elle écrivait très bien. Elle est partie vraiment en 2002. Comme ça, en décembre…

La maison de Bouc…

C’est mon avant dernier; un noir bien rude qui se passe à Bouc-Bel-Air … Mais écoutez ce paragraphe du début de l’histoire…

( cliquez sur le lien) .

Musé d’étée…

Callahan fait oublier d’autres expo en cours…blah, blah, blah…

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Eu l’impression ce matin que les choses changeaient, que les E de la vie se déplaçaient avec la camera Eye, que le Musé Granet prêtait son e féminin, à l’étée qui le méritait; la chaleur, la ville, la campagne de chez Cézanne mais pas avec lui, les collines aussi . Chez Callahan, l’américain Harry venu à Aix en 57, 58 la photographier, même le noir et blanc et sa multitudes de grisés sont féminins… Jusqu’à l’intimité du linge étendu bien haut, serré, pour ne pas trop montrer…Serrées aussi , les jambes fines de la photo de la femme. Resserrés, les plans des fesses, des hanches, du pubis de celle-ci, la femme du photographe, elle-même; inscrits dans le délimité de l’oeil de l’homme. Enserrée, la ville d’un autre siècle, l’Aix taiseuse et pudique de mon adolescence. Faisceau de lumière sur la femme, les femmes, toutes, traversant une rue noire, à la…

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Musé d’étée…

Eu l’impression ce matin que les choses changeaient, que les E de la vie se déplaçaient avec la camera Eye, que le Musé Granet prêtait son e féminin, à l’étée qui le méritait; la chaleur, la ville, la campagne de chez Cézanne mais pas avec lui, les collines aussi . Chez Callahan, l’américain Harry venu à Aix en 57, 58 la photographier, même le noir et blanc et sa multitudes de grisés sont féminins… Jusqu’à l’intimité du linge étendu bien haut, serré, pour ne pas trop montrer…Serrées aussi , les jambes fines de la photo de la femme. Resserrés, les plans des fesses, des hanches, du pubis de celle-ci, la femme du photographe, elle-même; inscrits dans le délimité de l’oeil de l’homme. Enserrée, la ville d’un autre siècle, l’Aix taiseuse et pudique de mon adolescence. Faisceau de lumière sur la femme, les femmes, toutes, traversant une rue noire, à la va-vite. On reconnaît des noms Samat; tu te souviens? Et Rôtisserie aussi, mais bien sûr, c’était là… Une promenade dans une ville du sud resserrée sous l’objectif respectueux de Callahan, l’américain. Un Hopper du noir et blanc qui saisit les minutes de la vie. Superbe…

Cheers, cheese ou cheeks?

Listes, classes, groupes, fratrie, non ! Famille, peut-être…

Finalement, sauf le bac où l’on ne voit que soi (ou… l’absence de soi),  en listes, en classes, en groupes, en tas, on se réchauffe ;  on rafraîchit le souvenir émoussé suivant le degré de mélancolie qui est le nôtre; « photos de classe » en somme, répétées depuis la première école et sous des appellations diverses ; on aime davantage peut-être se voir ou se  revoir dans le groupe que seul; histoire de se rassurer ou de mieux passer la vie car l’autre va regarder aussi ce que nous sommes devenus, le temps passant sur nous tous…

Classes donc, où ce temps s’arrête, la date le dit : cours élémentaire, 5 ème 1, terminale , mariage de M… promotion74, école normale, classes des enfants, classes d’élèves, cohortes ( je l’oubliais ce terme-là)  : où est le prof? Photo du grand départ du métier. aussi.. puis toutes les photos de groupes, de fêtes insouciantes, d’amis disparus jamais d’une façon drôle ; la mort ne l’est pas…

Nous fixons le moment, comme on le faisait à l’école de la république (oops, j’ai oublié la majuscule ; République, donc), ou encore  un jour de communion solennelle, car on a participé à cela aussi… une assemblée chasse l’autre, celle où l’on s’est intégré, malgré soi, parce qu’on nous le demandait.  Il en  est d’autres, de classes, de plaisirs partagés tout de même ; ces enfants qui s’amusent et qui crient à l’unisson pour la photo ;  « Ouistiti » qui donne le sourire ou « petite pomme » pour la joliesse de la bouche; ils révisent la prochaine photo de groupe ou de leur classe prochaine de septembre.

Notre regard soudain sur ces situations d’un instant, après le haut-le-cœur du changement patelin des corps, des visages, de la silhouette, va creuser plus loin dans  notre mémoire qui décantera, ne nous laissant finalement, s’il s’agit de classes de soldats perdus dans les guerres, que de la pitié et de la  colère sourde… ou dans d’autres cas, que la douceur des choses…

Allons, sourions, c’est pour la photo de groupe ! Oublions, l’instant d’une photo, qu’on est enfant unique…

Élisabeth Fabre – Groelly . 9 juillet 19.

Des … Épuisements

Écoutez un extrait du livre ci-dessous.

Vous pouvez vous le procurer auprès de moi ou de l’éditeur NOMBRE 7 ou encore sur les sites, mais aussi chez les libraires qui sont mes amis…

Ceux d’Italie, de Fiesole et ceux de Barbiana…

…sont venus à Bouc et à Cabriès et aussi à Aix, cette troisième semaine de juin 2019. Ils sont sortis du livre de Sandra Passerotti et de Fabio Fabbiani son mari, mais aussi, du quotidien d’aujourd’hui, avec Nevio Santini un des derniers élèves de Don Lorenzo Milani, ce prêtre toscan qui, dans les années 50-60, enseignait la vie à de jeunes garçons, à des filles aussi, qui n’avaient aucun avenir au delà de l’école primaire. Bref, vous l’aurez compris, ce prêtre d’exception ( père irait mieux) ne laissait pas en friches des enfants qui, à ses yeux, avaient tous des possibilités; de même qu’il ne les laissait pas « sécher » non plus sur la corde de la vie d’une époque secouée par les guerres, les injustices et l’exploitation des hommes. Ils ne les laissait pas sécher* tout court…

« Il n’est rien de plus injuste , disait Don Milani que de faire des parts égales entre celui qui n’a rien et celui qui a. Il se plaçait toujours du côté des plus démunis;  » gli ultimi »= ceux d’en bas… Il dénonçait le rejet de l’école de l’état, la guerre, l’agression des pays et la curie romaine de l’époque qui ne faisait pas une lecture humaine de l’évangile…

Nevio raconte inlassablement, parfois les larmes aux yeux, de quoi était fait cet enseignement de TOUS les jours de l’année, à raison de douze heures par jour.

Rien de classique au sens des programmes scolaires de l’époque: le ski, la natation, l’astronomie, la lecture quotidienne du journal avec, en toile de fond, le monde qui tremble, un peu plus chaque jour dans ces années-là… Les textes fondateurs aussi. La constitution italienne et encore « La divine comédie » de Dante Alighieri ou « Les Fiancés » de Manzoni; la maladie, enfin, qui rongeait le curé de Barbiana… Pas à pas, les petits suivaient, sur les résultats d’analyse communiqués au prêtre, l’évolution de sa leucémie; une leçon de médecine en soi.

Un enseignement éclectique qui récupérait des jeunes, lesquels passaient leurs examens à l’école de l’état avec plus de 90 % de réussite. Fabio, par la voix du livre de Sandra, sa femme, se souvient:  » Barbiana était un lieu isolé; une école sans frontières; une expérience révolutionnaire… On y arrivait, brisé par les échecs, on en repartait, la tête pleine des enseignements de Don Lorenzo, prêt à affronter la vie, la tête haute.« 

Il y avait parmi nous aussi, Claudio Tartari qui, à Milan, a fait la connaissance, livresque d’abord, du curé de Barbiana, en étudiant, grâce à son professeur,  » La lettre à une enseignante », et a mis en pratique, plus tard, dans ses études de maître et dans sa propre classe d’une banlieue démunie de Milan, les enseignements du prêtre…

Nos amis italiens toscans, qui auraient aimé tant venir, n’étaient pas tous autour de nous car en pleine semaine, il était difficile de se déplacer pour qui travaillait; pourtant, que de messages reçus pour nous dire la proximité et l’amitié, les nouveaux élus de Fiesole inclus avec Anna Ravoni et Barbara Casalini. La présence sobre mais profonde, dans leur engagement, du choeur de Fiesole NOVECENTO et celle de Giacomo Gentiluomo, le musicien-auteur guitariste dont les textes, travaillés au scalpel, ont étayé les valeurs de Barbiana.

C’est aussi comme cela, parfois, qu’il arrive aux hommes de bonne volonté de vivre entre eux: le partage sans appartenance et … presque une seule langue. Souvenez-vous de Nevio qui racontait Barbiana en italien. Soudain, il nous a semblé qu’il parlait notre langue… Merci Sandra, Nevio et Claudio, Lucia, Luciana, Francesca, Annalisa, mais aussi Elisa, Nicola, Federico, Nevio et Giacomo!

À nos côtés, fidèles, Sandrina, la présidente de notre association Un caffè?, Elisabetta, la vice-présidente italienne, Lidia et Andrea. Et tant et tant de membres de notre association, notamment Arlette et les deux Pierre, qui sont venus vivre cette belle convivialité en direct.

Comme point d’orgue, je citerai volontiers les paroles d’un grand résistant, René Char:

Dans mon pays , on ne questionne pas un homme ému…

Bonjour à peine est inconnu dans mon pays…

On n’emprunte que ce qui peut se rendre augmenté…

Dans mon pays, on remercie

Une expérience à refaire… et que nous referons!

Élisabeth Groelly, association Un caffè? Bouc-Bel-Air

Les photos sont celles de Jean-Claude et De Giacomo.

  • Note pour le lecteur italien: Sécher, en français, a trois sens: devenir sec, ne pas savoir quelque chose à un examen (langage parlé) ET faire l’école buissonnière.

Les dates anniversaire*

J’ai eu 23 ans, lui n’avait pas encore d’âge; aujourd’hui, il en a 46, le double de mes années d’alors. Trois enfants chez lui; je le revois petit: discret, avec cette joliesse de l’enfance qui fait le raffinement de l’âge adulte. Des valeurs, quelques certitudes ( il en faut pour éduquer des enfants) et une grande capacité de travail. La gentillesse et la discrétion toujours, l’efficacité du silence, et la réflexion, et le travail bien fait, celui que la vie nous a donné car rien n’est jamais gagné.

Je me souviens de lui, petit mammifère, puis enfant traversant les classes; et aussi ado, tourné vers les arts; soudain adulte… le temps de refermer une porte , pas vu le temps passer. Banal, le constat, il arrive à tous, enfin presque… Souvent on oublie en chemin, pressé par la vie et pressé tout court, on oublie de dire aux enfants qu’on les aime… Mais, Sam, ce n’est jamais trop tard! Joyeux anniversaire, mon grand petit garçon!

  • Chanson de Yves Duteil

https://www.youtube.com/watch?v=Z5ICKfLqrhc

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