Les choses se font et se défont, le plus souvent lentement, sans qu’on y prenne garde. Pas besoin de faire une liste de celles-ci en cette période à la Bosch ou à la Brueghel, choisissez. En d’autres temps, on aurait hébergé des amis en difficulté, on serait allé discuter avec celui-ci , malade, cet autre qui ne peut pas sortir. Pas question avec ce confinement extrême où, frontières routes et chemins sont interdits de pratique. Brueghel observe les distances dans ses paysages figés, Bosch a déjà franchi le cap du non retour et Escher, lui , ne veut plus que l’individu circule. On se sent inutilement né…

Je m’en retourne vers l’autre siècle et la fin de celui d’avant où l’humidité , souvenez-vous avait disposé sa chape sur tout et tous, pateline, comme le dit Virginia. Plus aucune conscience de sa propre vie, on les subissait, dedans et dehors, l’enfermement et le silence, Elle parle de son pays anglais qui sait glisser en un rien de temps dans un mutisme de mauvaise aloi où la mort se banalise. BO JO l’a dit: 60 à 70% doit attraper le coronavirus, il y aura des morts mais il faut que l’immunité soit! Un peu comme les paroles de Churchill: Blood, toil, tears and sweat! Du sang, de la peine, des larmes et de la sueur; il fallait en passer par là, dans l’Angleterre de 40, pour amorcer le confinement de Londres que l’on sait. Je fais des digressions voulues pour dire que dans l’Angleterre de Woolf à celle de Bo Jo, en passant par Churchill, on reste entre soi, on vit et meurt entre soi! Rien ne doit jamais déborder de l’île, sauf la musique des Beatles… Pourtant, hors confinement, je crois, avec une naïveté voulue, que l’homme est fait pour vivre avec les autres et, donc, au NO MAN IS AN ISLAND ENTIRE OF ITSELF BUT A PART OF THE MAINE*… Car écoutez comment se défont vite les choses…

Orlando.Virginia Woolf.1928
  • Personne n’est une île en soi, mais une partie du tout… ( John Donne, XVIe siècle)
Maurits Escher