Du respect et de la solidarité, on le voit bien dans ces journées moroses, et c’est tant mieux. Je relis Camus… Et je chante, mais je ne prie pas.
La prière? De l’usage et de l’utilité? À chacun de voir dans son jardin ou parcours intime. Prière qui demande? Prière qui remercie? Prière gratuite? Chacun est seul devant sa démarche; la mienne est nue.
Le chant qui fédère, plutôt la voix que le texte, sauf si celui-ci veut choquer ou détruire ou faire se battre. Le chant, le vrai est dépourvu de cette intention déviée. Le chant est santé, il ouvre l’esprit en même temps que les bronches; le chant est un ami. Allez, on y va?
Et puis il y a Camus et sa peste, celle qui sévit par épisodes, celle qui rampe tous les jours dans un crachat immense de haine. Je le relis, juste pour méditer. Je le relis parce que quand on l’étudie ou le lit en période neutre, on admet qu’il est un bon écrivain et un bon philosophe qui fait réfléchir; en période de crise, on le revisite comme pour chercher une solution auprès de lui; mais il est honnête car de solution , il n’en a pas. Il est là, sur notre chemin, pour nous aider à réfléchir dans son for intérieur. Relisons Camus. La seule beauté du texte amenuise notre colère ambiante qui ne sert à rien, la force du propos, le rappel à notre confinement.
» …Ils se croyaient libres et personne ne sera jamais libre tant qu’il y aura des fléaux… » ( La peste)
« …Il y a eu dans le monde autant de pestes que de guerres, et pourtant, pestes et guerres trouvent les gens toujours aussi dépourvus… » ( La peste)
Votre commentaire