Cinéma de fin de vacances avec trois filles de 6 à 8 ans, celles à qui on raconte encore des histoires, le soir au lit, pour un temps court car bientôt on sera tout à fait autonome. C’est ça justement le sujet de LE PRINCE OUBLIÉ de Michel Hazanavicius. Le père, veuf, ( Omar Sy, superbe) est le prince de sa fille jusqu’à l’entrée en 6ème où un autre prince de 11 ans va prendre sa place. Plus d’histoire, le soir, plus de confidences, pas tout à fait la désaffection, mais presque… le temps de l’adolescence est venu et on vit déjà sa vie… Jusqu’au prochain enfant à qui l’on racontera des histoires et pour qui nous serons à nouveau des princes.

Un film juste et très finement ourlé, sur la passation, l’oubli, un temps, le lien subtil qui reste entre les générations. À la question posée à l’enfant de six ans: tu veux que je t’explique? la réponse est: non j’ai compris! Dites, qu’est ce qu’on retient, à 6 ans, des histoires racontées par les plus grands? Visiblement beaucoup; alors, que vivent les histoires du soir, les improvisations dans le couloir, les créations de situations immédiates, les marionnettes, les mensonges de l’invention, les…!

Longtemps, entre deux tablettes, très longtemps!