… Pas bêcheuse du tout, la montagne. Là-haut, quand on y monte, et nous y sommes montés, un sentiment d’humilité et la sensation de petitesse assumée pleinement. Un âge, le nôtre, où on en a grimpé des montagnes, jeunes et moins jeunes ( nous, pas elles; elles, sont éternellement jeunes; quand elles n’en peuvent plus, elles glissent ou se détachent d’un coup et leurs rides, elles les ont prises une fois pour toutes au grand chambardement, mais je m’ éloigne…

Reprenons les bâtons et grimpons jusqu’au ciel. ce petit weekend de septembre. Presque 10 ans pour moi que je faisais ce parcours France-Italie des sommets par Larche avec mon fiancé ( est un fiancé quiconque ne se lasse pas de partager ta vie), nous avons randonné de 1900-quelque chose à 2500-quelque chose; souffle court souvent, jambes-coton, merci les médoc, hypoglycémie malgré le super petit déjeuner de Sambuco, tout ça n’est pas à retenir; en revanche se sont inscrits en nous, les petits gestes gentils du chemin: un redescend pour aller chercher des gants pour le copain ( Jean-Marie), on attend celle dont le souffle est court ( Elisabetta, Bernadette); on s’arrête soucieux.

On partage, on se sourit et là-haut tout devient simple.

Je suis, non religieusement parlant , sous la grâce de la bonté de l’individu ( si je dis l’homme, les chevilles des deux nôtres dans le groupe vont gonfler). Est-ce la montagne qui est à la base de tout cela? Sa magie? Son temps arrêté? Ou la prise de conscience que nous ne sommes rien, seulement des pointillés dans les taches du paysage, ces passants dérisoires qui demain ne seront plus. Logorrhée peut-être mais la parole est un passeur souvent positif. Merci pour ces photos du parcours, Bernadette.

Le contentement partagé existe. Il n’est jamais imbécile.