Roue-à-aube, noria, balancier, écoute-s’il pleut, la langue est riche d’une terminologie qui montre l’individu broyé par les jours qui passent et viennent se répéter. C’est la rentrée, l’amorce d’une nouvelle année.

Il faut des rythmes ( scolaire, associatif…), des rites aussi ( se retrouver, même chaise, même jour, mêmes têtes.) Parfois un gap, c’est à dire un vide; un visage qu’on ne verra plus, une silhouette qui ne se dressera pas à la rentrée. Oh, pas la mort, pas forcément ou pas encore, mais une disparition de notre carte du tendre toutefois. Pour combien de temps?

Le mal aura peut-être frappé, mais pas toujours lui, heureusement. L’inappétence, oui, ou l’absence de « pêche », disons-le ainsi au 21ème siècle. Beaucoup ne l’ont plus… Mais, allons, on va vivre; seul, égoÏste, sans tous ceux-là qui partent et désormais continueront à vivre ailleurs… On n’a pas pu leur dire: « À dans une autre vie! » car on ne croit pas qu’il y en a ; comme quand , aux cartes, on s’achetait des vies en jouant….Tant pis!

Rentrée de septembre, donc, qui me rappelle les cahiers tout neufs, les crayons pointus, les gommes blanches et les bonnes intentions. Le formatage-tous les formatages-fait qu’on n’a pas changé, à peine évolué sous le couperet lent de l’avancée dans l’âge, sauf que…

Sauf que, à la rentrée, on n’aura pas retrouvé Untel, parti dans la maladie, ni telle autre à qui on venait de téléphoner…

Rythme et rite…

Le coeur ne bat plus aussi vite, l’emploi du temps s’affiche moins rigoureux et s’installe, pateline, la désinvolture… Quant à la pensée, sans vergogne, inconsciemment et à l’insu de tous, elle taille tous les cours; elle fait l’école buissonnière…

Ciel pommelé ne dure pas plus qu’une femme fardée…