Listes, classes, groupes, fratrie, non ! Famille, peut-être…
Finalement, sauf le bac où l’on ne voit que soi (ou… l’absence de soi), en listes, en classes, en groupes, en tas, on se réchauffe ; on rafraîchit le souvenir émoussé suivant le degré de mélancolie qui est le nôtre; « photos de classe » en somme, répétées depuis la première école et sous des appellations diverses ; on aime davantage peut-être se voir ou se revoir dans le groupe que seul; histoire de se rassurer ou de mieux passer la vie car l’autre va regarder aussi ce que nous sommes devenus, le temps passant sur nous tous…
Classes donc, où ce temps s’arrête, la date le dit : cours élémentaire, 5 ème 1, terminale , mariage de M… promotion74, école normale, classes des enfants, classes d’élèves, cohortes ( je l’oubliais ce terme-là) : où est le prof? Photo du grand départ du métier. aussi.. puis toutes les photos de groupes, de fêtes insouciantes, d’amis disparus jamais d’une façon drôle ; la mort ne l’est pas…
Nous fixons le moment, comme on le faisait à l’école de la république (oops, j’ai oublié la majuscule ; République, donc), ou encore un jour de communion solennelle, car on a participé à cela aussi… une assemblée chasse l’autre, celle où l’on s’est intégré, malgré soi, parce qu’on nous le demandait. Il en est d’autres, de classes, de plaisirs partagés tout de même ; ces enfants qui s’amusent et qui crient à l’unisson pour la photo ; « Ouistiti » qui donne le sourire ou « petite pomme » pour la joliesse de la bouche; ils révisent la prochaine photo de groupe ou de leur classe prochaine de septembre.
Notre regard soudain sur ces situations d’un instant, après le haut-le-cœur du changement patelin des corps, des visages, de la silhouette, va creuser plus loin dans notre mémoire qui décantera, ne nous laissant finalement, s’il s’agit de classes de soldats perdus dans les guerres, que de la pitié et de la colère sourde… ou dans d’autres cas, que la douceur des choses…
Allons, sourions, c’est pour la photo de groupe ! Oublions, l’instant d’une photo, qu’on est enfant unique…
Élisabeth Fabre – Groelly . 9 juillet 19.

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