IMG_0801.JPGOn s’achemine.

Dormi à Florent en Argonne, entouré de monuments, de cimetières,  de champs de bataille et de stèles. Justement, près du lavoir, en sortant de ce si joli petit village qui n’avait pas choisi d’être sur des lieux de guerre, une stèle simple… 3 soldats fusillés là,  à la va-vite, pour l’exemple; taxés de désobéissance, de blessure volontaire , d’abandon de poste…jamais réhabilités , comme la plupart des fusillés de la première guerre.  Que s’est-il passé vraiment? La commune de Florent entretient la stèle où il ne vient plus personne…

Comme de l’amertume en continuant ma route; la parole d’un soldat valait-elle quelque-chose alors?

Direction Craonne dans l’Aisne; souvenez-vous: le Chemin des Dames, imaginez-le comme il était, quand les filles de Louis XV  allaient retrouver la maîtresse de papa par cette belle route… ; ça , c’est important comme la bataille de Marignan SAUF QUE, l’importance de cette voie, LE CHEMIN DES DAMES autrement dit l’offensive « Nivelle », fut en 1917, un lieu de terribles combats, je me répète car la guerre, au fond,  n’est faite que de répétitions sanglantesIMG_0805.JPG

De manifestations d’usure aussi  et de coups de gueule quand on s’embourbe et qu’on ne sait plus pourquoi on est là …Adieu, la vie, adieu l’amour, adieu toutes les femmes…. C’est à Craonne sur le plateau qu’on doit laisser sa peau car nous sommes tous condamnés nous sommes les sacrifiés. Interdite, la chanson, écoutez-la , vous, installés devant votre écran; imaginez un instant la vie d’un homme là-bas… Je prends des photos comme pour retenir le souvenir pour en parler…Car, bon sang , il ne faut pas oublier d’être citoyen du monde. Je pense à Manouchian, fusillé dans l’autre guerre au mont Valérien et à Aragon dans l’affiche rouge qui disait : Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand…IMG_0807.JPG

Laon et sa cathédrale calme ma colère, la pensée forte pour les hommes l’atténue. Direction la Somme.

Demain, chemin respectueux des anglais tombés en masse; le vocabulaire des nombres n’est pas assez large en français pour décrire, ni les hommes, ni les tombes, ni les stèles, ni les combats. Je me mets à « relire » Joe Sacco et sa description graphique du 1er juillet 1916, à Thiepval… un carnage, un de plus.

DIX-NEUF-MILLE-DEUX-CENT-QUARANTE  morts…

TRENTE-CINQ-MILLE- QUATRE- CENT-QUATRE-VINGT-TREIZE blessés… et des disparus…

Joe Sacco devant sa fresque de la bataille de la Somme, au musée de Thiepval (Somme)

Hep! Vous croyez que de leur terre profonde, ils ont senti, les Tommies de 14-18,  qu’on allait voter un jour chez eux pour le Brexit?