Dans mon quartier, sur mon carré de terre, j’y étais bien…enfant; je disais à ma grand-mère d’Arles:
–C’est là tu sais que j’habiterai…dans la vigne.
– Alors, tu arracheras les vignes?
– Peut-être…
J’ai eu 8 ans, puis 68 ans, d’un coup, comme ça! Grand-mère avait filé, la vie aussi. Je n’ai pas su quand le voisin de gauche a perdu sa femme, ni de quoi; quand celui de droite a eu son AVC; un matin, juste le temps d’apercevoir l’ambulance; pas su non plus que ma voisine s’était écroulée, le col du fémur cassé; jamais rien su, occupée à autre chose…C’est comme ça que les gens discrets quittent la scène où, tout de même, ils se seraient amusés un peu plus.
Ce matin, mon gentil voisin qui m’alimentait en beaux livres italiens de sa famille de Rimini… Lui aussi est parti en vacances en Corse, serein, jamais rentré…
Vie de quartier, vie en clôture; notre calme ressemble à un désert. Une désaffection en soi. Bientôt, je regagnerai mon village, plus vraiment beau, mais… Là-haut, il y a la maison des anciens, puis le cimetière… et d’autres voisins que j’aurai mieux connus dans leur âge éternel. Oremus pro nobis….
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