Poésie des rues
« …Et que le diable m’emporte voir si ma voix n’est pas morte,
j’aimerais pousser les portes du boui boui de la rue Torte… »
Moussu T.
Noms de Lorettes, de nonnettes, de Repenties.
Elles entrent, besognent, ressortent…
Perdues, peinées, elles passent et s’exhortent, ravies.
Rues du passé, du présent ; d’un demain, jamais plus…
Rues du Panier. Les pauvrettes, les soumises…
Qui entrèrent, besognèrent, ressortirent…
Rues du Panier, voies de la Charité, impasses du plaisir.
Plus de Lorettes, plus de nonnettes ni de Repenties.
Toutes libérées du Panier.
Elles échappèrent à la Charité.
Vinrent à la messe, aux Accoules.
Repenties, Muettes, sauvées.
Noms des rues du Panier,
Du Refuge, aux Honneurs, jusqu’à la repentance…
Dégueulis de la rue Torte, devenue droite, trop droite,
lavés à l’eau du port…
Adieu Panier, désanimé…
Il y avait Suzanne, mon amie du lycée Périer. Elle a aimé la vie, le sexe et moi sans doute. Nous avions parcouru ces rues… Elle m’avait demandé qui étaient les Récollets. Des anges recueillis avais-je répondu… Recueillis en prière avait insisté mon amie ? Non recueillis, hébergés, acceptés parmi nous. Elle en avait besoin de ces certitudes, Suzanne, moi pas. J’avais retrouvé sa trace près du port où elle errait, un soir de réveillon… Samaritaine.
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