Une relecture des anciens; une histoire d’un qui s’appelait La Boétie et qui, à 18 ans, après avoir beaucoup lu, s’était fait visionnaire. Un typ’ droit comme on en rencontre peu; souvenons-nous, Montaigne disait de lui, en parlant de leur amitié profonde…

 » PARCE QUE C’ÉTAIT LUI ET PARCE QUE C’ÉTAIT MOI « 

Ici, ils ne se connaissent pas encore, quand le tout jeune La Boétie décrit les hommes comme ils vivent, dans la torpeur et la tiédeur.

Pas une ride , son analyse, lisez plutôt:

… Or ce tyran seul, il n’est pas besoin de le combattre, ni de l’abattre. Il est défait de lui-même, pourvu que le pays ne consente pas à sa servitude. Il ne s’agit pas de lui ôter quelque chose, mais de ne rien lui donner… comme le feu d’une petite étincelle grandit et se renforce toujours et plus il trouve de bois à brûler, plus il en dévore, mais se consume et finit par s’éteindre de lui-même quand on cesse de l’alimenter, de même plus les tyrans pillent, plus ils exigent ; plus ils ruinent et détruisent, plus on leur fournit, plus on les sert. Ils se fortifient d’autant, deviennent de plus en plus en plus frais et dispos pour tout anéantir et tout détruire. Mais si on ne leur fournit rien, si on ne leur obéit pas, sans les combattre, sans les frapper, ils restent nus et défaits et ne sont plus rien…

…Les gens soumis n’ont ni ardeur, ni pugnacité au combat… soumis, dépourvus de courage et de vivacité (ils) ont le cœur bas et mou et sont incapables de toute grande action. Les tyrans le savent bien. Aussi font-ils tout leur possible pour mieux les avachir. (Étienne de la Boétie, 1530-1563 Discours de la servitude volontaire.)

Psst… faites- lire le discours à ceux que vous aimez bien et que vous sentez fléchir!