2010, c’est ça; je l’ai quitté pour toujours…On ne se voit plus, mais plus du tout…Non pas que ça s’est mal passé notre séparation, au contraire, mais parce qu’il est  resté sur sa terre de Cabriès et que moi j’ai regagné la mienne de Bouc…

J’ai retrouvé comme  ça, ce qu’en partant, en juin 2010, j’avais écrit sur lui. Fidélité. Car, malgré le temps de retraite, son souvenir, dans mes jours pressés d’alors de pleine activité, est intact. Un arbre, on l’aime comme un homme, enfin presque comme; peut-être plus, peut-être moins, qui sait?…

L’amandier de Cabriès. À toutes les saisons, dans tous ses états, faiblesses ou montées de sève, il m’a attendue au petit matin à deux pas du collège…La voiture à peine garée, vite une photo avant que le car des élèves ne me voie, avant que ce ne soit plus ça… L’impression qu’il me fixait, l’amandier du collège, qu’il pensait, qu’il me parlait. En lui, toutes les saisons renouvelées, celles de la vie, de toutes nos vies conjuguées. Maintenant que vous savez mon trouble devant cet arbre, jetez un regard oblique vers la gauche en arrivant au collège, chers collègues. Tiens, c’est l’arbre d’Élisabeth… Et vous autres qui ne le connaissez pas encore, mon arbre, vous aurez dorénavant un intérêt plus grand pour l’amandier de chez nous qui vit sa vie solitaire, à la Rigoni-Stern , qui a une santé à toute épreuve comme lui avant qu’il ne soit plus, et qui, à son image, n’est pas bégueule, du tout, du tout…

17634755_10212677014548805_8740422043841861918_n.jpg