Il est des moments dans notre vie de cloporte où tout se calme, comme à l’heure bleue, où l’on entend seulement le va-et- vient de la respiration, et c’est tant mieux, car le bruit des guerres et de la hargne a disparu pour quelques instants que l’on souhaite tant voir durer.

Bref…au mois d’Août, le gâteau qui levait depuis le premier janvier , fait plouf, s’écrasant  mollement; tout se fait ainsi: l’agitation de l’année, les discussions intempestives, les occupations, les dissensions, les idées; et l’on ose espérer que s’amollira la violence, je veux dire qu’elle deviendra inexistante, radicalement à plat.

Donc, tout devient mou, vague, c’est la pause d’août; on se divertit, car il faut se divertir absolument, sinon, on n’aura pas vécu, on ne pourra pas raconter , on ne brillera  pas en société au retour, on n’aura pas voyagé loin, on ne saura pas parler de telle ou telle expo, de tel concert, ni montrer son bronzage…

Re-bref… on s’occupe ailleurs vaguement; de restaurants qui durent en déambulations molles.

Si, en août, on envoie un email, il vous retourne tout de go disant: « je suis absent-e du …août au …août », c’est à dire en vacance qui sait où.

Dès septembre on sera neuf, comme les cahiers des gosses, comme les affaires scolaires qui nous font croire qu’avec un nouveau matériel ils vont être meilleurs, comme les inscriptions à des groupes de divertissement communs où toulemondeylébo-toulemondeylégenti, (pour mes amis italiens:  sono tutti belli, so tutti gentili, gli uomini); comme les promesses qu’on se fait chaque fois pour se tenir droit dans ses bottes, prêts à contribuer au bonheur de tous, but qu’on n’atteindra pas…

Dans l’intervalle, c’est dans la mollesse ambiante que les hommes vivent. Alors, comme le petit berger dans Mireiò, je vais reprendre mon sommeil…IMG_3521.jpg