Les textes de Wilfred Owen? La découverte…Un jour que je traînais dans ce quartier qui m’a toujours fascinée; lugubre et britannique… After my heart*, le quartier du Bristish Museum, avec, pas loin, l’université, le Bloomsbury de Virginia Woolf ,  la librairie  de Charing cross et celle immédiate, Dillons. c’était dans les années…celles dont on ne se souvient plus mais qui se sont imprimées en nous pour de bonnes raisons; bref…Dillons, immense, secrète, feutrée , la librairie. Il me reste peu de traveller’s cheques mais on va m’en envoyer , alors je craque. Je ne saurai pas dire si c’est sa photo qui m’a fait craquer (on est bête, mais le coeur bat toujours très fort à 19 ans.)

Sa photo; il est beau, le jeune homme, mais il est mort à 24 ans, à la guerre, en France, l’anglais; une semaine avant l’armistice de 1918…  th.jpeg

Passé la photo, il y a le texte; compliqué quand on étudie l’anglais au delà du yes please, no thank you… Quels mots a-t-il trouvés, dans sa langue, pour dire des choses pareilles?

Que votre regard croise ces yeux blancs convulsés,

Cette face qui pend, comme d’un démon écœuré de péché ;

Là je lis: Dulce et decorum est  et tout au bout, encore du latin: Pro patria mori…de quoi faire réfléchir, même à 19 ans… Comment peut-il être doux et juste de mourir pour la patrie?

Là, je m’intéresse à la tête du jeune homme, plus à celle de la photo, mais à celle qui pense…

Là je lis, assise sur une marche, son texte serré qui parle de ses compagnons de fortune dans la boue de France. J’y découvre, la colère, le refus d’obéissance, ce qui se saisit bien à l’âge qui est la mien; sauf que lui se bat vraiment, traîne sa vie fragile et enterre feue celle des comrades… On sent qu’il a les dents serrés de haine ou appelez cela comme vous voulez. Et ses allitérations s’entendent comme chez Racine; son texte doit être  lu  à voix haute…

Alors je vais l’apprendre pour le dire à mon grand-père qui combattait aussi sur la terre de France.

Pour lui faire plaisir, enfin…pour lui montrer qu’on n’est pas des oublieux, les jeunes.

  • qui me plaît.