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Ne pas se laisser pétrifier par la neige qui tombe lentement chaque jour…

Mois

avril 2016

16…

Un 14 avril comme le nôtre, mais un peu boueux, du côté de Verdun… On pilonnait  sans cesse le fort de Vaux. Dans l’après-midi on partirait à l’attaque difficile de la cote 295; trop de danger, on attendrait la nuit…

Je pense aux fantassins de la 37ème et de la 76ème divisions…

Je réécoute Moussu T e lei Jovents; cette fois, ils se souviennent bien, eux-aussi, de  Paul, Émile et Henri.

Les nôtres du village s’appelaient comme eux…

Ils dorment sur la place.

Des noms qui furent des hommes….

Marseille…

… J’aimerais belle délicate,

Aller m’asseoir sur les rochers,

graver sur une pierre plate,

mon coeur à ton coeur attaché.

J’aimerais quand le soleil tombe,

Rêver encore que ma cité

est restée la porte du monde,

un concentré d’humanité.

Moussu T e lei Jovents chantent Au boui boui de la rue Torte. Alors, je redescends à Marseille…


Elle attend sur le quai, une lettre à la main, salie ; elle la garde serrée, puis la relit. Se met à murmurer.

Marseille, tais-toi, Marseille, tu cries trop fort, je n’entends plus claquer, les voiles dans le port… 

Viens Lisa ! Reviens !

J’ai guetté le courrier toutes ces années, en vain… Je suis une bête fidèle. Bien sûr, il y a mon âge ; 25 ans entre nous, ça sépare… Tu disais que tu étais bien avec les cabossés de la vie, mais t’avais besoin de les cabosser un peu plus ? Fred s’est engagé, jamais revu, j’ai un pli pour toi. Vassil a fait la route, comme toi; il voulait te retrouver ; un soir, on a parlé, de la tienne, de ta soif ; il te croiserait dans un pays sans mer puisque tu ne l’aimais pas, la mer, noyée de l’enfance que tu étais ; il récitait Gide, en souvenir de toi. Il le disait par coeur. Nathanaël, je t’enseignerai la ferveur… un autre toi-même, Vassil. Richard aussi.Ton fiancé de la communale… son grand père polonais lui avait dit de rechercher la mer, de la toucher- de descendre toujours vers elle.  Richard se faisait punir à ta place, pour t’éviter la règle du maître. Le garçon espérait… puis son trip s’est écarté du tien. Et Selim…de la passerelle des docks, à l’heure de midi, à celle du grand chagrin. Pas ta faute bien sûr… Écoute, Lisa, le métro mène presque chez nous… tu n’as rien effacé au moins ? En mars, j’ai rencontré ton fils ; au bistrot d’en face. Il m’attendait comme ça, sur mon fauteuil rouge, exprès.

Tu vois encore ma mère ?  Pas eu le courage de dire non… il voulait revoir où tu étais née; lui aussi cherchait ta rue ; pas seulement elle, semble.

Dans le silence des années gaspillées, nous n’avons jamais cessé de t’attendre. Reviens, Lisa. Je te guette tous les soirs quand Marseille s’endort. Je n’ai pas pris froid au cœur…Tonio.

Elle a froissé la lettre, et mis la photo dans sa poche… Puis, elle a demandé la ligne pour la Vieille Chapelle.

efg, 2010.

Article HOMME…

En 1987, le 11 avril… Primo Levi…

Nous savons tous des bribes, sans  en connaître le texte, du poème SI C’EST UN HOMME…

Vi comando queste parole, scolpitele nel vostro cuore, stando in casa, andare per via, coricandovi, alzandovi, ripetetele ai vostri figli…

Vous qui vivez en toute quiétude, bien au chaud dans vos maisons…

Nous allons et venons en effet…

On ne célèbre pas un suicide; on s’arrête seulement parce qu’il interpelle encore si longtemps après et parce que les raisons qui y précipitent l’homme sont des raisons fortes qui méritent une réflexion de tous les instants.

Ce qui suit est un hommage à Primo Levi et à Mario Rigoni Stern réunis; un hommage qui veut exhumer cette lettre portée par le groupe A FILETTA.

Écoutez!

Puis lisez ce livret de Rigoni Stern POUR PRIMO LEVI!

Enfin ouvrez tout grands les livres de Primo Levi!

Puis, ceux de Mario…

 

Que je vous raconte…

                                     .com

Avec un nom pareil – pardon, mon père – j’allais, me semblait-il, me le prendre sur chaque chemin emprunté, le râteau.

Alors, j’ai changé des lettres, puis la première lettre seulement ; je suis passé par Watteau, bateau, gâteau… et gâteau, je suis resté.

Le forum s’appelait comme moi désormais : gateau.com, sans chapeau ; j’ai décidé d’aller y faire un tour ; d’avouer qu’un jour, je m’appelais Râteau mais qu’il y avait de cela, longtemps.

Je l’ai dit pour me purger, pour expier ma faute.

Une réponse, une autre ; beaucoup de mères de famille qui voulaient des recettes ; moi, de recettes, je n’en avais pas. Et je me suis pris un autre râteau. Sans compter ceux qui suivirent…

Râteau, faut que tu réagisses, je me suis dit.

Alors j’ai trouvé ce forum : Réveille-toi… Non, pas dit comme ça, bien sûr ; un forum, c’est point.com, toujours.

reveille-toi.com

Me plaisait, ce forum… reveille-toi.com

J’ai déposé là deux alertes de type:

Me suis pris trop de râteaux, je m’appelais Râteau, j’ai changé, suis devenu Gâteau ; si vous avez fait pareil avec un nom à coucher à l’appentis, je suis là. Répondez à gateau.com 

Je ne croyais pas au changement des choses ni des gens, mais je me suis senti moins bête en investissant ce forum.

reveille-toi.com. Tout un projet ! Un peu catho dans la première idée, mais pas trop.

C’est alors qu’un autre pseudo s’est faufilé.

chaperonrouge.com

Que cherchait Chaperon ? J’étais méfiant.

Je risquais, candide, un truc banal :

Un gâteau de crêpes, pour ta grand-mère, pour changer un peu, ça te dit ? 

Histoire de proposer mon aide. J’aidais les enfants, les vieux, les déglingués, pourquoi pas Chaperon rouge avant qu’on l’engloutisse ?

Mais, c’est que Chaperon a répondu ! Pas pour sa grand-mère, mais pour moi.

T’apportes tes crêpes ; moi j’ai le sucre et l’érable ; on met en commun, ça te va ?  

J’ai eu peur soudain du traquenard ; qu’elle m’éperonne, Chaperon, pour mieux me chaperonner. Je sentais venir le râteau…

J’ai répondu qu’on n’était qu’en Novembre et que la Chandeleur était loin, et que peut-être Gâteau serait mort d’ici là.

Chaperon n’a pas tardé. Elle semblait d’accord…

Faut du temps au temps, a-t-elle écrit, c’est ce que dit Grand-mère. 

Ça m’a bien plu alors de devoir attendre. Après les explications nécessaires, vous savez ça, de la préparation de la pâte ( farine de froment seule ? ou avec maïzena ?), en passant par la confection des crêpes ( beurre ? huile de tournesol ou d’arachide  bête?) au montage du gâteau ( nombre de crêpes empilées ? soupçon de gras entre les fines couches ou pas ? fleur d’oranger ou rhum, comme parfum ?)

Après tout ce rituel, il me sembla  urgent finalement d’en proposer la dégustation.

Chaperon avait répondu sur quatre mots.

Tu vois quel accompagnement?

Hébété, j’avais osé ajouter :

Tu veux parler de la boisson ?  

Puis, curieusement, Chaperon n’avait plus rien laissé sur le forum.

Heureusement que le gâteau de crêpes, je ne l’avais pas réalisé en vrai, sinon il aurait rassi…

Je guettais, jour après jour, ses allées et venues, mais en vain.

Un matin, très tôt, la voilà à nouveau, qui vient me réveiller de son ton arrogant.

Chaperon s’achemine vers la Chandeleur, elle te dira bientôt comment trouver la maison de grand-mère.

Je retournais sur reveille-toi.com, avec plus d’assiduité ; les jours qui rallongeaient, sans doute… Non pas parce que je rêvais ; je ne rêve jamais, je suis du genre terre à terre et puis, un râteau, c’est un râteau, même s’il veut changer les choses. Non ! Pas pour le rêve, mais savoir tout bonnement si Chaperon y était revenue. Je tombai sur un message posté de quelques heures.

Vrai de vrai, Chaperon y était ; elle parlait même de moi !

J’ai concocté un gâteau de crêpes pour gateau.com, ce garçon pâtissier qui sait bien expliquer les choses. Mieux encore, qui semble bien savoir, avec beaucoup de conviction goûteuse, comment les mener à bien. Je ne veux pas d’autres recettes…

Il me fallait réagir. Une lueur -j’en ai peu, d’ordinaire- me fit écrire :

28 jours encore avant la Chandeleur, un cycle en somme, celui de la lune qui nous guide. Elle est arrivée à son déclin, elle est maigre, en D et elle boude encore, mais demain, elle va commencer à se déployer, à gonfler, à se peaufiner, et moi, j’attendrai avec elle ; pour le gâteau de crêpes, j’entends. 

Illico, Chaperon répondit en trois phrases, comme dans un conte.

Douze crêpes minimum, j’espère…  fut la première.

Tout de suite suivie par :

Les jours grandissent vite, le réveil a sonné! 

Et en point d’orgue :

J’attends l’indigestion… 

Fin janvier donc, j’ai ressenti tant d’impatience que j’ai posté ma petite phrase à moi, toute menue :

L’hiver s’éternise … 

Chaperon prit quelques jours.

Vrai que les rois sont passés hier…

Alors, soudain je n’ai plus voulu attendre. J’ai tout avoué ; que je ne m’appelais pas Gâteau, mais Râteau ; que j’en étais insatisfait ; que si j’aimais les crêpes à la folie, mon goût ne se limitait pas à cet en-cas ponctuel ; enfin que je ne cherchais rien d’autre que de trouver de nouvelles nourritures car, je sentais bien que je n’avais pas été assez nourri tout ce temps qui avait été le mien.

Je signai Râteau, rien de plus. Avec l’accent quand-même parce qu’il me donnait du courage…

Chaperon apparut en pop-up et dans une bulle. On y avait dessiné un gâteau de crêpes haut comme une tour ; une légende au- dessous, en lettres minuscules, disait :

Ils ont mis pierre sur pierre, entre terre et ciel,

Ils ont construit de leur main, la tour de Babel[1] 

Suivaient un nom, une adresse de courriel et un numéro en 06.

C’était tout.

Élisabeth Groelly. Février 2015.

[1] Chanson de Marie Laforêt. 1967. Texte de Guy Béart.

Ponctuation, respiration.

« C’est pas grave… » Et si, ça l’est!

Ne pas faire respirer sa phrase, c’est comme si on passait sur la place du village sans se retourner, sans dire bonjour, sans dire un mot gentil, sans regarder le soldat du monument, avec la pause d’un instant devant sa pierre immuable; c’est comme si on jouait  les moments musicaux de Schubert, sans altérations, à toute allure; ou encore comme si on débitait une prière sans penser à quelqu’un…

Tout le monde a assez d’anglais pour comprendre ce qui suit:

A woman without her man is nothing.

Si on écrit ceci comme ceci:

A woman, without her man, is nothing, ça veut dire qu’une femme, sans son homme, n’est rien… (CQFaudraD…)

Si on écrit cela comme cela:

A woman, without her, man is nothing, ça veut dire qu’une femme, sans elle, l’homme n’est rien…( CQa falluD)

Comme la respiration est nécessaire!

Ouf! Fallait que je vous le dise pour vous parler-j’y viens-du trait d’union; pas n’importe lequel; celui qui relie fortement les éléments; celui qui rend fort parce que soudain on n’est plus seul…et que ça donne un goût différent  à la vie.

Voyez plutôt ce que mon ami Pierrot en a fait; d’abord la photo et puis sa légende. En italien parce que … Un jour il le fut, lui, italien.

Un trait d’union en somme entre les pays.IMG_3699.jpgDoré à la feuille, ce rectangle de métal-cadeau de Pierre Cappuccio. Merci Pierrot…IMG_3883.jpg

 

 

 

Offshore…(humeur en odeur de scandale)

Quand GT pti’prof, je disais aux élèves que ça voulait dire au large, cette expression; c’est ce qu’on m’avait appris…

Entre temps, l’expression a pris l’eau ou la mer et, au large, est devenu triste ou extraterritorial; on s’y noyait avant d’arriver sur les côtes; on s’y noie toujours d’ailleurs, dans l’anonymat et l’oubli.

Ah! l’oubli…Il est sélectif. POP! Aujourd’hui offshore est remis au dégoût du jour…

Moi, mes noisettes, je les partage dans mes chênes, avec les écureuils et…l’état français qui m’en pique au passage…

Silenzio!

Le ciel d’avril est gris et chargé? il est encore plus gris et plus chargé chez les autres.

Mettons-nous à l’écoute de ce qui fait du bien; simplement et dans la convivialité. Après, nous irons voir ou revoir TOUS LES SOLEILS ( Non ci posso credere).

Una buona domenica…

lien: Silenzio d’amuri ( ajout sur facebook)

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