Elle est enfin revenue; on l’avait tant attendue; il y avait eu un essai mais…
Le pain y est bon, les gâteaux aussi.Les boulangères sont attentives et souriantes…Tout est là pour que ça marche, car au village, les commerces, comme dans « la diagonale du vide » dont nous ne faisons pourtant pas partie ( Télérama n° 3457 du 16 au 22 avril), ont disparu du paysage des rues de Bouc Bel Air, il y a longtemps.
On nous a dit un jour et on on continue à le dire, qu’ « il y a des commerces en bas, et que ça suffit »; mais en haut, c’est le village et un village, ça doit vivre.
En bas, on se dépêche, on fait la queue, on voit des gens pressés; une espèce d’intendance quotidienne de la survie; on passe, bonjour, bonsoir, chacun chez soi. Au village, on s’arrête, on papote à visage humain, on traverse la place pour y rencontrer les autres qui nous ressemblent, ceux de tous les quartiers qui ont bien voulu monter.
En France, de tout petits villages s’accrochent à leur commerce central et le font vivre; à Fiesole, ville italienne amie qui a , comme nous , 15 000 habitants, les commerces sont nombreux, les restaurants, variés… Nous, en moins de quarante ans, on l’a laissé s’éteindre, le commerce, au village…Il y en avait tant pourtant, des petits magasins! Au nombre de deux, chaque fois; boulangeries, boucheries, épiceries, bazar, journaux. Il en reste des vestiges; un bel emplacement derrière l’église qui attend peut-être repreneur…On se dit que ça va arriver. Genre « bistroquet » de pays qui fait tout avec des chaises, des tables, des produits, des livres, des gens aussi; un lieu à visage humain où l’on se parle vraiment. La métropole avale tout, mais on l’a laissé venir, on lui a fait un lit de draps synthétiques: les GSBP, puisqu’on aime les sigles*; grandes surfaces, béton, parkings vibrionesques… Sans équilibre.
On a préparé le terrain à cette gorgone, en lui confiant notre âme au fil des années de désintérêt du centre ancien. Une fatalité? Je ne veux pas y croire! Même si, inscrite dans le monde moderne, je le suis résolument.
Réflexion!
Vivent longtemps notre boulangerie et le sourire de ses jeunes boulangères! Que leur exemple rayonne et que soit remodelé notre village de Bouc! Il est toujours temps…
Lisez l’article de Télérama car ils parlent de gens qui se démènent pour sauver ce qu’il reste!
- allusion aux GAFA: Google, Apple, Facebook, Amazone; sauf un, j’utilise aussi.
23 avril 2016 at 7 07 16 04164
En partage, la même analyse…
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23 avril 2016 at 7 07 15 04154
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