C’est du temps dans une vie, un an.
Du temps où on bosse, où on écrit, où on partage, où on fait l’amour, où on se fait des amis- les ennemis se font d’eux-mêmes-, où on tombe malade, où on guérit parfois; du temps où on s’émerveille encore. Du temps…
Les Charlie vivent par procuration, la nôtre. Pas de ces pouvoirs -bidons qu’on déverse, pour se dépêtrer de nos responsabilités, à ces assemblées générales pompeuses et stériles… Non, une vraie procuration, sérieuse, grave, celle de la vie. La leur se poursuit dans les échanges de tous ordres, dans les mots aux enfants; leur parler de la mort n’est pas aisé, mais leur dire qu’avec une arme on tue et qu’après on ne voit plus jamais la personne , plus jamais; comme si tu ne pouvais plus jamais voir ton papa ou ta soeur… Alors ces petits-là se mettent à peindre pour penser un instant à la conversation. L’un d’eux justement s’appelle Charlie, c’est son deuxième prénom; l’autre c’est Clara à qui on a dit que par-terre, il y avait des gens couchés qui ne bougeaient plus, comme des fourmis qu’on écrase…
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